Didier Deschamps, le nouveau sélectionneur de l'équipe de France de football, a averti les futurs Bleus qu'ils devront avoir une attitude irréprochable en sélection.

«Le joueur français n'a plus le droit à l'erreur», a déclaré Deschamps lundi, lors d'une conférence de presse après avoir été confirmé pour deux années renouvelables à la tête des Bleus par Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football.

«J'ose espérer que tout le monde ira dans le sens du collectif, de l'esprit de groupe, de la mentalité. Si j'estime qu'un joueur peut mettre en péril ces valeurs, ma fonction de sélectionneur sera de trancher», a résumé Deschamps.

Le champion du monde 1998 et d'Europe 2000, désigné successeur de Laurent Blanc dimanche soir, entend mettre fin aux indisciplines collectives, de l'Afrique du Sud 2010, ou individuelles, perçues lors de l'Euro 2012 en Ukraine et en Pologne.

L'ex-entraîneur de Marseille, âgé de 43 ans, attendra les décisions de la commission de discipline qui se réunira le 27 juillet pour affiner sa position. Quatre joueurs, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Yann M'vila et Jérémy Ménez, comparaîtront devant l'instance pour répondre de comportements jugés inappropriés lors du dernier Euro.

«Au-delà de la qualité et du talent, les deux aspects importants sont l'état d'esprit et la notion de groupe», a martelé Deschamps.

Sa première mission sera de qualifier la France pour la Coupe du monde 2014, au Brésil. S'il y parvient, il sera automatiquement confirmé jusqu'à l'Euro 2016, organisé par la France.

Deschamps conservera comme adjoint Guy Stephan, son complice de l'Olympique de Marseille. Mais il n'a pu garder Antonio Pintus et Nicolas Dehon, respectivement préparateur physique et préparateur des gardiens dans son personnel précédent.

«Nous déciderons (mardi) des compléments à apporter à ce personnel», a précisé Le Graët, en louant les qualités des cadres de la direction technique nationale.

Deschamps étrennera ses nouveaux galons lors du match amical programmé face à l'Uruguay, le 15 août au Havre, avant d'entamer les éliminatoires du Mondial 2014 face à la Finlande, le 7 septembre. Dans leur groupe où seul le premier sera directement qualifié, les Bleus retrouveront les Espagnols, champions du monde et double champions d'Europe.

«Didier est un gagneur», a souligné Le Graët, en expliquant que «Dech» a été son premier et seul choix quand il a pris acte de la décision de Laurent Blanc de ne pas continuer l'aventure. L'ex-«président» des champions du monde 1998 a achevé son parcours par deux défaites à l'Euro, contre la Suède puis l'Espagne en quart de finale.

Vainqueur de la Ligue des champions comme joueur avec l'OM puis la Juventus de Turin en 1993 et 1996, Deschamps a été finaliste de l'épreuve comme entraîneur avec Monaco en 2004. Comme technicien, il a offert en 2010 le titre de champion plus trois Coupes de la Ligue à l'OM, qui souffrait alors d'une disette de 17 ans.

«Il y des joueurs de qualité, de talent. Le souci de tout entraîneur est que ces talents puissent être associés pour se mettre au service du collectif, a poursuivi Deschamps. Être international français est magnifique. Ce doit être considéré comme un privilège que ce soit la première ou la 50e sélection.»

Crédité de 103 sélections, le capitaine des Bleus champions du monde a confirmé sa «culture de la gagne».

«Le résultat est la chose la plus importante. Pour y arriver, je souhaite voir une équipe qui maîtrise, qui s'impose à l'adversaire.»

Très pragmatique, Deschamps ne veut pas définir un style de jeu pour l'équipe de France.

«L'important est que l'équipe aille de l'avant, avec le souci de créer du jeu, de mettre en difficulté l'adversaire. À aucun moment je ne vais favoriser l'aspect défensif ou offensif, je travaille conjointement les deux. Il faut une équipe qui maîtrise, qui soit efficace dans les deux zones et qui subissent le moins possible.»