Affronter le Sporting Kansas City ce soir, à 19h au stade Saputo, rappellera de bons souvenirs à l'Impact. Ceux d'un match disputé le 5 mai au cours duquel le onze montréalais avait livré l'une de ses meilleures performances de la saison.

Près de deux mois plus tard, l'Impact est privé de ses deux piliers défensifs et doit remettre de l'ordre dans un secteur qui a flanché à six reprises lors des 180 dernières minutes de jeu. Les deux débâcles de la semaine dernière ont d'ailleurs fait glisser l'Impact au dernier rang défensif de la MLS, avec 32 buts en 18 matchs. Le club a maintenant encaissé au moins un but par match à ses huit derniers rendez-vous, soit depuis la victoire de 2-0 à Kansas City.

«Tous les joueurs défensifs ont été un peu fâchés, parce que nous avons l'impression d'avoir laissé tomber l'équipe, mais aussi nous-mêmes. En ce moment, on dirait que nous ne faisons pas les choses de la bonne façon», a résumé Zarek Valentin, qui reprendra sa place sur le côté droit de la défense.

Les blessures et l'accumulation de matchs ont forcé Jesse Marsch à puiser dans son groupe afin d'aligner deux défenses complètement différentes contre le Toronto FC, puis le DC United. Si la majorité des buts étaient évitables, cette fragilité illustre également un mal plus profond: le manque de cohésion en phases défensive et offensive.

«Le soccer est un sport collectif, on ne peut pas détacher la ligne défensive de la ligne offensive, a jugé Hassoun Camara. Quand on regarde, nous n'avons pas marqué de buts non plus. C'est un équilibre à avoir collectivement, et ne pas se concentrer sur la défense ou un autre secteur particulier. Il faut retrouver une cohésion et une synergie afin de marquer et d'être plus solides défensivement.»

Ce besoin se fait surtout sentir sur les coups de pied arrêtés. Encore une fois, samedi, l'Impact a encaissé un but après une erreur de marquage sur un coup franc venu du côté droit. Au cours des récents matchs, l'Impact avait cédé sur corner [à Chivas] et sur des coups francs directs [contre le Toronto FC et le Dynamo de Houston]. Plus qu'une tendance, c'est une très vilaine habitude, avec plus de 40% des buts encaissés lors de ces phases de jeu.

«Il y a beaucoup de grandes équipes avec des joueurs forts athlétiquement, et nous n'avons pas les plus grands dans notre groupe, a indiqué Camara. Nous devons trouver la solution pour y remédier, car c'est vraiment le point fort de nombreuses équipes dans la MLS.»

Manque de chance, Kansas City n'est pas la plus maladroite sur les coups de pied arrêtés. Lors du premier match, le défenseur central Aurélien Collin s'était transformé en contrôleur aérien en heurtant notamment la transversale à la suite d'un coup franc.

Autant Valentin que Marsch ont utilisé le mot «bataille» pour décrire ce match. Les deux hommes ont également insisté sur la nécessité de réagir immédiatement après la dernière semaine difficile. En effet, si l'Impact a déjà traversé des moments difficiles, celui-ci est particulièrement complexe.

«On en découvre beaucoup sur l'entraîneur, l'organisation ou les joueurs dans les moments difficiles, a soutenu Marsch. En ce moment, il ne s'agit plus d'avoir une tonne de questions, mais de donner des réponses. Cela commence avec moi et la façon dont je gère la situation et je pousse le groupe.»