Convaincant pour ses débuts à l'Euro-2012, l'attaquant de l'Italie Antonio Cassano, qui revient de loin après un malaise cardiaque, a de nouveau fait parler de lui pour ses propos à l'emporte-pièce sur les homosexuels, mais peut se racheter jeudi contre la Croatie.

Et une «cassanate», une! Célèbre en Italie pour ses «cassanate», néologisme formé à parti de son nom et signifiant «stupidités», «Fantantonio» a encore dérapé.

Il a employé le mot «frocio», équivalent de «pédé», pour évoquer l'éventuelle présence de deux gais en «Nazionale», question soulevée par un comique d'une télévision italienne.

«S'il y a des pédés c'est leur problème, j'espère qu'il n'y en a pas dans l'équipe nationale», a-t-il dit.

Le communiqué publié le soir par la Fédération italienne de football (FIGC), dans un langage bien peu «cassanien», avec les mots «controverse» et «vivre librement sa sexualité», a présenté des excuses, mais le mal était fait.

Cassano s'était déjà distingué en traitant son président à la Sampdoria Gênes de «vieux de merde» en octobre 2010. Riccardo Garrone lui avait pourtant tendu la main à une époque où plus personne ne voulait de Cassano, qui avait échoué à l'AS Rome comme au Real Madrid.

Rattrapé par l'AC Milan après trois mois sans jouer à la «Samp», il n'avait rien trouvé de mieux que de dire, lors de sa conférence de présentation: «Si j'avais su que je finirais au Milan, j'aurais insulté mon président plus tôt!»

Cassano est un diesel

Il s'agissait d'une boutade, mais Cassano ne choisit pas toujours le bon tempo pour ses déclarations, dont les journalistes raffolent, évidemment.

En revanche sur le terrain il est souvent fort inspiré. Il a activement contribué au titre du Milan en 2011, après un gros mois pour retrouver sa vitesse de croisière.

Car «Fantantonio» est un diesel, il a besoin de jouer pour retrouver la forme. De retour fin avril après six mois de soins pour un malaise cardiaque, il n'a pas encore la «caisse» pour 90 minutes. Cesare Prandelli l'estime «à 70%, c'est déjà pas mal».

Mais le sélectionneur l'a toujours présenté comme un joueur fondamental et compte sur lui. Correct contre l'Espagne sans être époustouflant, il a cédé sa place à Sebastian Giovinco au bout de 65 minutes. Prandelli pourrait reproduire la manoeuvre contre la Croatie, où il associera Cassano soit à Antonio Di Natale, soit à Mario Balotelli.

«Il a joué une très bonne première période, il a tout donné, ça me suffit. Il a pris la profondeur, il a donné des balles de but, il a tiré, il a fait ce que je lui ai demandé», estime le «Mister», content de son N.10.

L'enfant turbulent de Bari-la-vieille, quartier mal-famé et miséreux de la capitale des Pouilles, pourrait alors avoir 90 minutes dans les jambes pour les quarts et au-delà, si l'Italie y va.

C'est déjà bien que Cassano soit à l'Euro, après avoir eu très peur. «Quand j'ai vu ce qui est arrivé à Piermario Morosini, j'ai voulu tout arrêter, j'ai un enfant maintenant», avait-il dit au moment de la mort sur le terrain du joueur de Livourne (2e division). Cette déclaration-là n'était pas une «cassanate».