Pour la première fois de la saison, Jesse Marsch s'est tourné vers un 4-2-3-1 il y a une quinzaine de jours au Colorado. Malgré la défaite de 3-2, l'expérience à été jugée plutôt positive par l'entraîneur montréalais et les principaux protagonistes.

Concrètement, ce système a permis de renforcer l'entrejeu avec l'association de Patrice Bernier et de Collen Warner. Devant eux, Felipe a pu faire admirer son talent créatif dans un rôle plus offensif que d'habitude. La talonnade, passe décisive adressée à Bernier dans le premier quart d'heure, a démontré que le Brésilien était parfaitement à sa place.

En fait, ce schéma a permis aux trois joueurs de se mettre en valeur. Aucun d'entre eux n'est un pur récupérateur et surtout pas Bernier, qui a seulement occupé ce rôle, dans ses clubs précédents, pour dépanner son entraîneur. En club et en sélection, Bernier a toujours évolué dans un milieu avec trois éléments axiaux.

«Ça m'a libéré pour faire le jeu parce que dans les autres matchs (dans un 4-4-2), j'étais surtout en protection de la défense, a expliqué Bernier. À trois, on a tous une aisance avec le ballon et on apporte tous quelque chose de différent: Collen est plus physique et Felipe est énergique. En plus, les autres équipes jouent en 4-4-2, donc nous avons toujours un joueur libre qui trouve les espaces.»

Même si ce nouveau schéma tactique était dans l'air depuis quelque temps, Jesse Marsch a senti que le déplacement présentait une bonne conjoncture pour le tester. D'abord parce que les Rapids du Colorado jouent en 4-3-3, mais aussi en raison du facteur altitude. Si l'entraîneur a apprécié le travail de ses trois hommes, nonobstant le résultat défavorable, il ajoute que rien n'est encore définitif pour les prochaines échéances.

«Cela s'est avéré être une bonne combinaison avec énormément de bons moments. Nous allons bâtir à partir de cette performance en sachant que, dans les matchs à venir, il y aura des alignements et des approches différents. Mais nous nous sentons bien avec l'union de ces trois joueurs», soutient Marsch.

Durant ces 90 minutes, l'Impact a eu une possession du ballon s'établissant à 60,2% et a effectué huit tirs de plus que son hôte. Jamais l'Impact n'avait autant dominé un match disputé loin de ses bases. Les deux buts ont d'ailleurs été inscrits à la suite d'attaques construites, alors que le onze montréalais misait plutôt sur les contre-attaques et les longs ballons en début d'année.

De plus, l'énorme espace qui existait entre le milieu de terrain et l'attaque a été réduit durant ce match en raison de la présence d'un milieu positionné plus haut. Au lieu des ballons aériens - perdus la plupart du temps -, l'Impact a joué dans les pieds avec des milieux qui n'ont pas hésité à faire des courses dans la surface adverse.

«Nous avions beaucoup plus de joueurs en appui, ce qui permettait à l'attaquant de remiser et de jouer son rôle de numéro 9, indique Bernier. Avec Bernardo [Corradi], il y a souvent des déviations, et c'est difficile de conserver le ballon au milieu de trois joueurs. Là, nous avions beaucoup d'options, dont les arrières latéraux. C'est plus fluide et cela nous avantage étant donné notre style.»