Le Portugal de Cristiano Ronaldo s'envole lundi vers la Pologne pour l'Euro-2012 en pleine crise de confiance après une mauvaise campagne de matches amicaux et avec la perspective d'un premier tour très relevé dans le «groupe de la mort».

Avant d'entrer en lice contre l'Allemagne samedi, pour se mesurer ensuite au Danemark et aux Pays-Bas, le sélectionneur Paulo Bento doit tirer les dures leçons d'une préparation au bilan inquiétant: deux nuls sans but face à la Pologne et la Macédoine, puis le naufrage devant la Turquie (3-1) samedi soir à Lisbonne.

Copieusement sifflée lors de ses adieux au stade de la Luz, où elle n'avait pas perdu depuis la finale de l'Euro-2004, la «Selecçao» ne s'est guère rassurée après une qualification obtenue dans la douleur, via les barrages.

La passivité étalée face aux Macédoniens le week-end dernier a fait place à l'anxiété devant les Turcs, qui ont aisément exploité les erreurs collectives de la défense, les pertes de ballon en «zone interdite» et la récurrente inefficacité des attaquants portugais.

L'image la plus marquante reste bien sûr ce penalty manqué par Cristiano Ronaldo, qui a encore une fois échoué à 11 mètres du but, comme lors de la séance des tirs au but avec le Real Madrid face au Bayern Munich, en demi-finale de la Ligue des champions.

Nani incertain

«Cette marée noire va changer et devenir une vague positive», a assuré le capitaine portugais à l'issue du match, tandis que Bento démentait toute «perte de confiance».

Le verdict de la presse était pourtant sans appel dimanche: «Honte au stade de la Luz», «Adieux alarmants», «Il y a du travail», «Une défense qui fait peur»...

En effet, avec ce niveau de concentration et d'agressivité, la charnière centrale formée par Pepe et Bruno Alves ne fera pas long feu devant les redoutables attaquants allemands et néerlandais.

Dans l'entre-jeu, le Portugal a perdu avec Carlos Martins, blessé en début de préparation, le milieu le plus à même de jouer un rôle de meneur. Cette tâche revient donc aux relayeurs Raul Meireles et Joao Moutinho, marathoniens mais pas véritablement créateurs.

C'est d'ailleurs Ronaldo qui a dû «descendre» vers le milieu pour offrir la passe décisive qui a permis a Nani de réduire le score face à la Turquie. Déjà conscient de cette lacune, Bento avait testé son ailier dans une position plus centrale contre la Macédoine, sans résultat probant.

Souci supplémentaire pour l'encadrement portugais, Nani, forfait de dernière heure au Mondial-2010, a été dû être remplacé samedi après un traumatisme au pied droit. Les médecins se sont dits «optimistes» sur son rétablissement avant le choc contre l'Allemagne, mais attendaient le résultat de nouveaux examens.

Fautif sur le deuxième but turc, Miguel Veloso voit son poste de récupérateur menacé par le débutant Custodio.

En attaque, Hugo Almeida et Helder Postiga n'ont pas enfilé le costume de «tueur» qui manque cruellement à l'équipe. Et leur benjamin Nelson Oliveira n'est, comme le Portugal, qu'une promesse à confirmer.