Il y aura de la revanche dans l'air mercredi à Stamford Bridge lorsque Chelsea et Barcelone se retrouveront face à face en demi-finale aller de la Ligue des champions pour la première fois depuis le duel controversé, gagné in extremis par les Catalans il y a trois ans.

Une grande partie des acteurs de ce remake très attendu sont les mêmes qu'en 2009, en particulier Andres Iniesta, auteur du but de la qualification (1-1) à la dernière seconde, et Didier Drogba, suspendu trois matchs pour s'en être pris à l'arbitre qui avait, selon les Londoniens, oublié de siffler plusieurs penalties en leur faveur.

Du côté de Chelsea, Cech, Bosingwa, Terry, Cole, Lampard, et peut-être Essien et Malouda en cours de match, seront aussi de la partie, comme Valdes, Alves, Piqué, Puyol, Busquets, Xavi et bien sûr Messi dans les rangs de Barcelone.

Le problème pour Roberto Di Matteo, à la tête des «Blues» depuis le limogeage d'Andre Villas-Boas en février, est que ses protégés ont nettement moins bien vieilli que ceux de Pep Guardiola.

Écarté des demi-finales ces deux dernières années, Chelsea risque de l'être purement et simplement de la prochaine Ligue des champions, à moins d'une vigoureuse réaction dans la dernière ligne droite de la Premier League. Dans le même temps les Barcelonais ont eux réussi un quasi sans-faute en enlevant deux Ligue des champions et trois Ligas.

Le bilan chiffré de l'Italien - neuf victoires pour seulement une défaite et deux nuls - a de quoi donner du courage à ses joueurs, mais ne peut pas masquer le fait que l'équipe n'a que rarement proposé un niveau de jeu susceptible d'inquiéter les champions d'Europe.

De quels moyens disposent les «Blues» pour perturber des «blaugranas» qui restent sur une impressionnante série de 14 victoires et un nul toutes compétitions confondues?

Quelle stratégie?

Di Matteo pourrait être tenté d'adopter la stratégie ultra-défensive qui avait réussi à l'un de ses prédécesseurs à Chelsea, José Mourinho, il y a deux ans avec l'Inter Milan en quarts de finale.

Mais son arrière-garde, pas exceptionnellement fiable cette saison (38 buts encaissés en 33 journées de Championnat), sera en plus diminuée par l'absence probable de David Luiz et par les ennuis de Gary Cahill, qui devrait jouer malgré une blessure à un pied, et de John Terry, gêné par des problèmes aux côtes.

Cela n'aidera pas les «Blues» à relever leur plus redoutable défi: maîtriser Lionel Messi, 67 buts marqués au total cette saison, dont 14 en Ligue des champions, record d'ores et déjà battu.

Le meilleur atout des Londoniens pourrait être la puissance de leurs attaquants, Didier Drogba et Fernando Torres, le second étant promis au banc. L'Ivoirien a marqué dimanche un magnifique but sur une très longue balle en avant de Lampard: le genre d'action que Chelsea tentera probablement mercredi.

Pour y faire face, Guardiola bénéficiera du retour de blessure du grand Piqué, qui devrait être associé à Mascherano en défense centrale, Puyol glissant sur l'aile gauche. Un grand soulagement pour l'entraîneur qui avait du mal ces derniers temps à composer son arrière-garde.

La principale incertitude au Barça concerne la titularisation en milieu de terrain de Fabregas, un peu moins fringant ces derniers temps, ou de Keita, tout juste remis de problèmes musculaires.

Pour le reste, on voit mal l'entraîneur tenter de ménager ses troupes même si Barcelone enchaînera dimanche avec le grand choc contre le Real Madrid au Camp Nou, où la victoire sera indispensable pour maintenir le suspense en Liga.