Pour son quart de finale retour de Ligue des champions contre l'AC Milan, Barcelone, neutralisé 0-0 à l'aller, n'est pas dans une situation très confortable et doit absolument l'emporter au Camp-Nou face à des Italiens bien décidés à profiter de la moindre occasion de contre.

La défense du titre acquis l'année dernière par les Blaugrana est à ce prix: franchir l'obstacle de Milanais accrocheurs, dominés lors du match aller à San Siro, mais qui misent tout sur la possibilité d'inscrire au moins un but à l'extérieur, qu'ils défendraient ensuite bec et ongles.

Avant le choc face aux Italiens, l'ambiance côté Blaugrana était donc à la méfiance. D'autant que cette saison, les Barcelonais se sont déjà fait surprendre une fois par les «Rossoneri» qui, en phase de poules, étaient parvenus à arracher le nul au dernier moment au Camp-Nou (2-2).

L'avertissement avait alors été sans frais pour les joueurs de Guardiola, mais ce même scénario, s'il devait se répéter mardi soir, serait catastrophique pour les Catalans, les éliminant d'une compétition qui, compte tenu de l'inflexibilité d'un Real Madrid possédant toujours six points d'avance en Liga, est plus que jamais devenue leur Graal cette saison.

Dimanche, l'ailier Pedro mettait ainsi en garde les siens: «Contre Milan, même si tu domines, tu ne peux pas être en confiance parce que cette équipe peut marquer un but à tout moment».

Pour parvenir à leurs fins, les Barcelonais possèdent toutefois un certain nombre d'atouts dans leur manche.

Le premier d'entre eux est évidemment Leo Messi qui, s'il est resté muet lors du match aller contre les Italiens, se trouve toujours dans une forme exceptionnelle: avec 56 buts inscrits cette saison toutes compétitions confondues, la «Pulga» (la puce) est tout simplement le meilleur buteur européen.

Les habituels complices de l'Argentin paraissent eux aussi affûtés: Iniesta, buteur lors du dernier match de Liga contre Bilbao (2-0), et Xavi, excellent lors du quart de finale aller et qui a pu souffler samedi, devraient ainsi créer des problèmes aux milieux «rossoneri».

Un plan anti-Messi reconduit

Pour mettre en échec ces maîtres à jouer du Barça, l'entraîneur milanais Massimiliano Allegri entend lui rester fidèle à une formule qui avait plutôt réussi à son équipe à l'aller: défendre bas, ne pas se laisser aspirer, et jouer les contre-attaques «à la vie, à la mort».

Allegri devrait notamment aligner la même défense. Nesta (36 ans) s'est reposé ce week-end pour garder du jus pour son association avec Mexès. Bonera et Antonini, qui se sont sublimés à l'aller, partent favoris pour occuper les côtés.

Ambrosini, excellent geôlier de la cage anti-Messi à San Siro, commandera lui la récupération en l'absence de Van Bommel, blessé et resté à Milan. Seedorf (35 ans), dont l'Europe a pu admirer le talent intact à l'aller, a aussi sauté le déplacement à Catane (1-1) samedi pour garder tout son suc.

Le «Boa» Kevin-Prince Boateng, en phase de reprise, n'a joué que les 35 dernières minutes en Sicile et devrait soutenir les deux attaquants. Enfin, au côté d'un Ibrahimovic un rien décevant à l'aller, Allegri a le choix entre Robinho, maladroit à San Siro, et Pato, qui n'a plus joué depuis cinq semaines.

Mais Pato avait marqué lors de ce fameux match de poules au Camp-Nou (2-2), et les Milanais sont superstitieux...