Battu 5 à 2 par les Red Bulls de New York, samedi, l'Impact a de nouveau montré les deux côtés de sa personnalité. Après une excellente première mi-temps, le onze montréalais a craqué face aux assauts des New-Yorkais, bien guidés par un Thierry Henry auteur d'un triplé.

Jouant sans complexe, l'Impact a inscrit deux buts et s'est procuré de nombreuses occasions durant les 45 premières minutes. Bernardo Corradi a montré des signes encourageants pour sa première titularisation, notamment dans son jeu dos au but et sa complémentarité avec Sanna Nyassi. Justin Mapp a également tiré son épingle du jeu devant les espaces laissés par l'offensif latéral droit new-yorkais, Jan Gunnar Solli.

Défensivement, l'Impact a même maîtrisé Thierry Henry pendant 25 minutes. Puis, comme le veut le dicton, les grands joueurs profitent toujours de la moindre petite erreur commise par leurs adversaires. Servi par Rafael Marquez - par ailleurs très décevant-, le Français a été libre de tout marquage pour tromper Donovan Ricketts d'un coup de tête à la 28e.

Après un penalty de Kenny Cooper, avant la mi-temps, le match a totalement basculé en faveur des Red Bulls. Dépité après le match, Jesse Marsch a senti que ses joueurs s'étaient complètement éloignés du plan en laissant beaucoup trop d'espaces dans leur camp.

Henry, qui a avoué avoir joué beaucoup plus bas après la sortie de Marquez, en a profité dès la 55e minute. Une mauvaise relance de Zarek Valentin a rapidement abouti dans les pieds du numéro 14 qui a, ensuite, eu tout le temps du monde pour se retourner devant la charnière centrale et tromper Ricketts.

La dernière demi-heure n'a fait qu'accentuer ce scénario d'une équipe montréalaise fébrile face à un Henry toujours bien placé. «Henry est un joueur de surface. Il est difficile à arrêter, car ce n'est pas seulement son jeu balle au pied, mais aussi son anticipation», a rappelé Patrice Bernier.

Il l'a montré sur une talonnade menant au but de Mehdi Ballouchi, puis sur la dernière banderille de l'après-midi après un ballon relâché par Ricketts. Pas de doute pour Marsch, Henry «a tué l'Impact à chaque fois qu'il touchait au ballon».

Frustration et déception

Coupable sur le penalty et en furie après la décision, Matteo Ferrari a carrément évité de parler aux médias après le match. Cet évènement a de nouveau été interprété comme un acharnement arbitral, entraînant une certaine frustration dans le vestiaire montréalais à la mi-temps. Sauf que l'Impact aurait pu, et aurait dû, plier le match beaucoup plus tôt.

«Je ne sais même pas comment nous avons pu rentrer aux vestiaires avec ce score de 2-2, a d'ailleurs concédé Henry. C'est totalement immérité et Montréal, en gérant un peu mieux ses contre-attaques, aurait pu mener 3-1 ou 4-1.»

Après la pause, le match restait également à la portée de l'Impact. Mais si les Red Bulls se sont remis en question pour revenir avec de meilleures intentions, l'Impact n'a plus existé. Pour certains, la fatigue était évidente alors que pour d'autres, il s'agissait d'une baisse de niveau incompréhensible ponctuée par de nombreuses erreurs individuelles.

«Une seule bonne mi-temps ne t'apporte pas de bons résultats», a regretté Marsch en exhortant ses troupes à jouer davantage en équipe, mercredi à Salt Lake City. Procédera-t-il à quelques changements? On ne peut pas dire également que les remplaçants aient beaucoup apporté jusqu'ici.