L'AC Milan a promis de jouer à visage découvert contre le FC Barcelone pour le plus alléchant des quarts de finale aller de la Ligue des champions, comme il l'avait déjà fait en poules dans une rencontre magnifique, pleine de promesses pour mercredi.

À l'assaut! «Il y a deux façons (de jouer le Barça), explique l'entraîneur milanais, Massimiliano Allegri: ou tu te recroquevilles et tu cherches les contres, ce qui est difficile, ou tu y vas à fond, comme nous l'avons fait dans notre match retour (en poules) contre eux (défaite 3-2)».

À San Siro, le Milan avait défié le Barça avec ses armes et l'avait bousculé. «Nous avions commis quelques erreurs», dit Allegri pour expliquer la défaite.

Il a essayé les deux formules, puisqu'à l'aller (2-2) son Milan avait joué derrière. Paradoxalement, le résultat était meilleur, mais les «Rossoneri» avaient été chanceux, marquant à la première et à la dernière minute, et dominés pendant les 90 autres.

Depuis le beau match retour, qui laisse augurer d'un grand spectacle mercredi, les équipes ne sont plus tout à fait les mêmes. Le Milan est monté en puissance, et certains détails ont changé côté «Blaugrana».

Milan leader, Barça chasseur

Les Rossoneri, en tête du championnat d'Italie avec 4 points d'avance sur la Juventus, jouent bien et enfilent les points. Ils sont portés par un Zlatan Ibrahimovic dans la forme de sa vie (31 buts cette saison tous compétitions et maillots confondus) et gardent un très haut niveau malgré les nombreuses blessures.

La dernière en date, celle de Thiago Silva, son meilleur défenseur, pèse lourd, mais en l'absence du Brésilien, la charnière centrale Philippe Mexès-Alessandro Nesta a tout de même fière allure.

En attaque, Alexandre Pato n'est toujours pas là, mais Allegri récupère un autre Brésilien, Robinho, et son joueur le plus brillant cette saison en Ligue des champions, Kevin-Prince Boateng, auteur d'un chef d'oeuvre de but contre le Barça en novembre.

Enfin si «Ibra», qui a fait moins d'étincelles avant-match qu'en novembre, à l'époque de la parution de sa biographie, sera bien là, l'autre ancien Catalan du Milan, Mark van Bommel, est suspendu pour cette rencontre.

Le Barça aussi est en pleine forme actuellement, regonflé par son début de remontée sur le Real Madrid en championnat d'Espagne, mais il est lui dans la position du chasseur, à 6 points.

Barça et défense à trois

Par rapport au match de poule, le Barça a perdu David Villa, attaquant en phase de récupération depuis sa fracture du tibia gauche en décembre au Mondial des clubs.

Mais le principal changement côté catalan pourrait être la défense à trois, que Josep Guardiola est tenté d'aligner mercredi à San Siro.

L'absence d'Eric Abidal, en attente d'une greffe de foie, combinée à la blessure du Brésilien Adriano, incertain en raison d'une élongation, laissent «Pep» sans véritable arrière-gauche. Il a d'ailleurs choisi une défense à trois lors de la dernière rencontre de Liga contre Majorque (victoire 2-0), comme en guise de répétition générale.

Cette configuration a ses avantages comme ses inconvénients: arme quand les Catalans dominent outrageusement, elle peut se muer en talon d'Achille face aux équipes offensives et écartant le jeu. Or l'AC Milan a promis d'attaquer...

Ce qui ne change pas au Barça, c'est le talent immense de Lionel Messi, en grande forme aussi, comme Ibra.

L'Argentin, buteur sur penalty à San Siro en poules, a marqué 18 buts lors de ses huit derniers matches! Mais Ibra aussi est déchaîné. Le match aller dépendra beaucoup du duel entre les deux génies.

«Le meilleur c'est Messi, mais nous n'avons pas peur, affirme le gardien milanais Christian Abbiati. Il faut attaquer le Barça, et Ibra peut faire la différence».