Le défenseur d'origine québécoise des Whitecaps de Vancouver, Alain Rochat, joue avec le feu depuis quelques jours. Il a passé la semaine à côtoyer des partisans de l'Impact de Montréal.

L'athlète né à Saint-Jean-sur-Richelieu a toutefois une bonne excuse puisqu'il s'agit de son cousin et des enfants de celui-ci. Ils ont fait le voyage à Vancouver afin d'assister au match de samedi à BC Place, qui sera le tout premier de l'histoire de l'Impact en MLS.

«Ils seront là pour le match de samedi et ils en ont profité pour venir me rendre visite cette semaine, a indiqué Rochat, jeudi, après l'entraînement des siens à BC Place. Ils ont toujours suivi l'Impact, mais pour eux c'est également spécial d'avoir le cousin qui joue à Vancouver. J'espère quand même qu'ils vont encourager les Whitecaps.»

Rochat espère d'autant plus convertir sa famille à la cause des Whitecaps que ceux-ci ont de grandes ambitions cette saison. L'équipe de Vancouver a terminé au dernier rang de l'association Ouest l'an dernier à titre d'équipe d'expansion. Mais sous l'impulsion du nouvel entraîneur Martin Rennie, ancien pilote des RailHawks de la Caroline en NASL, ils aspirent à devenir un club de premier plan en 2012.

«On a plus de profondeur, a expliqué Rochat, qui s'est joint aux Caps l'an dernier après avoir disputé quatre saisons avec le FC Zurich en Suisse, son pays d'adoption. On a des solutions de rechange s'il y a des blessés ou des suspensions. C'est ce qu'on n'avait pas l'année passée.

«On a également trouvé un bon équilibre en défensive avec l'arrivée de Young-Pyo Lee cette année», a dit Rochat du défenseur sud-coréen qui s'est notamment aligné avec le Borussia Dortmund en Allemagne, le Hotspur de Tottenham en Angleterre et le PSV Eindhoven dans les Pays-Bas.

Floué par l'équipe suisse

Rochat s'est installé avec sa famille immédiate en Suisse quand il avait deux ans, mais des pélerinages annuels au Québec afin de rendre visite à ses grands-parents et aux cousins de son père lui ont permis de garder contact avec ses racines.

Ses racines québécoises, d'ailleurs, auraient pu en faire un candidat intéressant pour la sélection canadienne, mais un match disputé avec la Suisse en début de carrière fait maintenant en sorte qu'il n'est plus admissible. Rochat n'a plus joué pour l'équipe suisse depuis ce temps, si bien que son avenir à l'échelle internationale semble maintenant bloqué d'un côté comme de l'autre.

Rochat reconnaît qu'il a peut-être été floué. Comme bien des joueurs ayant la double nationalité en Suisse, on lui a fait jouer un match hâtif avec l'équipe nationale afin de l'empêcher de représenter son autre pays. Une pratique déloyale qui n'était pas reconnue à l'époque, mais qui l'est maintenant.

«Il y a souvent des Italiens, des Croates, des Bosniaques, des Tunisiens qui ont le double passeport et, à 18 ou 19 ans, on les fait jouer quelques minutes avec la sélection, a souligné Rochat. À cet âge, tu es juste content d'être en équipe nationale, mais c'est vrai que ça donne à réfléchir. Les joueurs sont un peu plus méfiants maintenant que ça s'est produit avec un certain nombre de joueurs.»

Malgré tout, Rochat ne regrette rien.

«À la base j'étais en Suisse, alors je voulais jouer avec l'équipe suisse. Quand j'ai vu que je ne pouvais plus intégrer l'équipe nationale, je me suis dit «pourquoi ne pas changer (d'environnement)'.»

Les Whitecaps ont été l'heureux bénéficiaire de ce changement de décor.

Le Toux, Rennie et l'Impact

Les Caps ont également eu le bonheur de mettre la main sur l'attaquant Sébastien Le Toux par voie de transaction au cours de la saison morte, en offrant une allocation monétaire à l'Union de Philadelphie. Le Toux est un attaquant qui aurait pu être utile à Montréal et il semble que l'Impact ait effectivement tenté sa chance.

«J'ai entendu dire que l'Impact et les Whitecaps me voulaient, mais je pense que Vancouver a offert plus d'argent d'allocation, c'est pour ça qu'ils ont obtenu le droit de négocier avec Philadelphie, a commenté Le Toux lorsqu'interrogé à ce sujet par La Presse Canadienne. Je pense que Montréal voulait également m'avoir mais bon, je suis très content d'être à Vancouver, et je souhaite quand même le meilleur pour Montréal.»

Selon une rumeur véhiculée plusieurs fois - dont récemment par le nouvel attaquant des Whitecaps Etienne Barbara -, l'Impact aurait également convoité les services de Rennie pour le poste d'entraîneur. Le principal intéressé n'a rien voulu confirmer, jeudi.

«C'est là une rumeur qui semble avoir une longue vie... J'ai toujours dit, quand j'étais en Caroline, que j'avais reçu plusieurs offres pour aller travailler à bien des endroits, et je n'ai jamais commenté l'identité des clubs en question, a déclaré Rennie. Tout simplement parce que ce serait injuste pour eux et pour les entraîneurs qu'ils ont embauchés. Donc, j'ai toujours voulu garder mes distances par rapport à cela.»

Rennie a par ailleurs reconnu qu'il a songé à inviter Marc Dos Santos, l'ancien pilote de l'Impact qui travaille maintenant pour le club de Palmeiras au Brésil, à travailler comme adjoint avec lui à Vancouver. Le flirt n'a toutefois pas duré longtemps.

«Je crois que son attention était déjà tournée vers le Brésil à ce moment-là, alors ce n'est pas quelque chose qui a débouché sur des discussions sérieuses», a indiqué Rennie.