Alors que son équipe vivote au fond du classement, l'entraîneur Niels Frederiksen doit se résigner à voir partir l'un de ses joueurs clés.

Car l'homme à la barre du Lyngby Boldklub ne s'en cache pas un instant: il aurait adoré garder le Québécois Patrice Bernier parmi les siens. Mais l'équipe de première division danoise avait promis au joueur de le laisser aller s'il recevait une offre de la maison. L'offre est finalement venue.

«Nous savions depuis le départ que Patrice aurait aimé finir sa carrière à la maison, a déclaré hier Frederiksen en entrevue à La Presse. Il nous l'a dit dès le début. Nous nous sommes donc entendus pour que, si une offre se présente, on lui permette de revenir à la maison.»

L'Impact a annoncé lundi la signature du milieu de terrain. Après une carrière de huit ans en Europe, où il a évolué en Norvège, en Allemagne et au Danemark, Bernier a choisi de rentrer au bercail.

Bernier avait précédemment évolué trois saisons au FC Nordsjaelland, avec deux Coupes du Danemark à la clé. Puis, il s'est joint au Lyngby Boldklub au mois d'août avec un contrat d'un an. Il n'aura finalement joué que 13 matchs dans l'uniforme de sa nouvelle équipe, mais l'entraîneur en avait fait un élément essentiel.

«C'est une perte pour l'équipe parce qu'il était un rouage important, lance sans détour Frederiksen. C'est un milieu offensif et il était parfait pour relancer notre attaque. En plus, il est un leader. Mais bon, il faut maintenant le remplacer!»

Patrice Bernier était titulaire dans l'équipe située à Lyngby-Taarbaek, municipalité proche de Copenhague. Son ancien entraîneur ne tarit pas d'éloges envers le Québécois. Ses principales forces sont, selon lui, sa capacité de protéger le ballon, son intelligence et ses qualités de passeur.

Le Québécois de 32 ans ferait aussi un excellent capitaine pour l'équipe d'expansion. «Il n'est pas le genre à crier à ses coéquipiers sur le terrain, mais il parle tout le temps, il explique aux autres où se placer, comment se comporter, raconte Frederiksen. Pour une nouvelle équipe, c'est primordial, ce genre de joueur.»

Lorsqu'on lui demande s'il croit que Bernier est une bonne acquisition pour l'Impact, il n'hésite pas un seul instant: «Oui, répond-il, absolument.»

Un championnat compétitif

Frederiksen raconte que le natif de Brossard avait une excellente réputation en Superliga, la première division danoise. «Il était reconnu comme un joueur très professionnel, qui comprend son rôle et qui travaille très fort à l'entraînement. Il avait une très bonne réputation et c'est pour ça qu'on est allés le chercher.»

Le Lyngby Boldklub doit maintenant se résigner à le laisser partir sans aucune compensation, résultat d'une clause du contrat de Bernier.

L'entraîneur iconoclaste, qui a une formation d'économiste et a longtemps travaillé à la Danske Bank, admet ne pas bien connaître la MLS. Il croit, par contre, que le niveau de la Superliga s'y compare bien.

«C'est un championnat compétitif. Le championnat danois s'est beaucoup amélioré dans les cinq dernières années et il est beaucoup plus fort aujourd'hui, avance Frederiksen. La meilleure équipe danoise, le FC Copenhague, était en Ligue des champions l'année dernière et s'est inclinée en huitième de finale contre Chelsea.»

Bien sûr, le FC Copenhague est l'équipe dominante du championnat. «Mais le Lyngby Boldklub n'est pas très loin en terme de qualité», soutient-il.