La stabilité n'a pas été la force de la Juventus de Turin depuis sa relégation à la deuxième division en raison de son implication dans le Calciopoli. Mais cinq ans après cette sombre affaire de matchs truqués, le mythique club italien est de retour au sommet grâce à un nouvel entraîneur, un effectif largement remanié et un nouveau stade de 41 000 places.

Pour en arriver là, la Juventus a dû traverser plusieurs saisons moyennes marquées par une valse d'entraîneurs et un recrutement pas toujours judicieux. Cette combinaison explosive l'a même écartée des Coupes européennes cette année.

Désireux de retrouver une place plus conforme à son histoire, les dirigeants ont fait table rase au début de l'année. Après Ciro Ferrara et l'intérimaire Alberto Zaccheroni, la Juventus a confié la destinée de l'équipe à Antonio Conte, en mai dernier.

Contrairement à Ferrara un an plus tôt, Conte - un autre ancien capitaine de la Juventus - possédait déjà une certaine expérience sur un banc. Encore fallait-il qu'il réussisse à s'imposer dans un club de premier plan après des passages à Bari ou à Sienne. Rapidement, l'homme de 42 ans est parvenu à apposer sa griffe sur l'équipe. Son credo? «Humilité, agressivité, et détermination». L'exigeant entraîneur a également eu l'avantage d'avoir le bon effectif grâce à un mercato estival particulièrement réussi.

Vidal, une aubaine

À 14 millions de dollars, l'arrivée du milieu de terrain Arturo Vidal apparaît aujourd'hui comme une réelle aubaine. Que dire de celle d'Andrea Pirlo, qui n'a absolument rien couté au club piémontais? Avec l'autre milieu de terrain Claudio Marchisio, ce secteur turinois - surnommé «MVP» pour Marchisio-Vidal-Pirlo - s'impose comme le plus complémentaire et le plus efficace d'Italie.

Au total, six joueurs du onze partant sont arrivés à Turin lors de l'année 2011. Seuls Gianluigi Buffon, Giorgio Chiellini et Marchisio ont porté la célèbre tunique rayée avant 2010. Cet afflux de nouveaux joueurs a obligé Conte à prendre des décisions déchirantes à l'encontre d'éléments bien établis à Turin. Alessandro Del Piero ne joue aujourd'hui qu'un simple rôle de remplaçant. Milos Krasic, qui a souvent porté l'équipe en 2010-2011, n'a amorcé que le tiers des matchs de championnat.

Au regard des résultats actuels, on peut difficilement dire que Conte s'est trompé dans ses choix. Avec Manchester City, la Juventus est le seul club invaincu depuis le début de la saison dans les championnats majeurs européens.

Avec sept victoires en 11 matchs, la «Vieille Dame» occupe la tête de la Serie A, devant l'AC Milan et l'Udinese. Surtout, elle a repassé un cap cette année en gagnant les matchs l'opposant aux autres grosses écuries italiennes. Alors qu'elle a peiné contre des équipes de second rang, elle a accroché les deux clubs milanais, la Fiorentina et la Lazio, à son tableau de chasse. Voilà maintenant que la Juventus va tenter d'ajouter Naples à sa collection, ce soir, à San Paolo.

«Je m'attends à un match difficile, palpitant et qui sera peut-être le plus gros défi de notre saison jusqu'à maintenant, a annoncé Conte. Nous allons affronter une équipe qui réussit de grandes choses et qui montre que de bons résultats peuvent être obtenus grâce à un projet et à du travail acharné.»

Exactement les valeurs que l'entraîneur tente de mettre de l'avant. Avec succès pour l'instant.