La dernière Coupe du monde, en Afrique du Sud, est un excellent indicateur de l'évolution morphologique du gardien de but. Même si certains continents, comme l'Amérique du Sud, sont un peu moins concernés, la tendance des grands gardiens est bien implantée.

Des 36 joueurs à ce poste durant le Mondial de 2010, 17 dépassaient la barre du 1,90 m. Entre le petit Mexicain Oscar Perez (1,71m) et l'imposant Néerlandais Maarten Stekelenburg, (1,97m), les gardiens culminaient, en moyenne, à 1,88m.

Le même constat peut être dressé avec ceux qui gardent les buts des grosses écuries européennes. Avec son 1,83 m, le Barcelonais Victor Valdes faisait figure de petit poucet lors des quarts de finale de la dernière édition de la Ligue des champions.

Cette tendance à l'éradication des gardiens de petit gabarit n'a fait que s'accentuer au fil des décennies. La taille est dorénavant un prérequis lors du recrutement de joueurs dans les centres de formation. «On voit que 1,85m est vraiment le standard lors du recrutement et la détection de gardiens, confirme Youssef Dahha.

«En dessous de cette taille, on ne peut pas exister, ajoute Franck Lefèvre. Cela peut paraître, au départ, discriminatoire, mais pour avoir entraîné des gardiens au niveau professionnel, c'est un critère déterminant.»

Les Jorge Campos (1,75m) et Jean-Luc Ettori (1,74m) de ce monde auraient bien du mal à tenir leur rang aujourd'hui. Même si à l'image de Jérémie Janot (1,76m), longtemps titulaire à Saint-Étienne, d'autres qualités peuvent atténuer ce désavantage.

«Même si ces gardiens sont plus petits, ils sont très explosifs et ils peuvent travailler très forts sur l'impulsion. Cela dit, ce sont des cas particuliers», explique Dahha.

L'évolution du jeu est en grande partie responsable de ce changement. L'étude réalisée par Lefèvre a démontré l'importance de la gestion des centres aériens et des coups de pieds arrêtés. Pour preuve, 30% des buts de la saison 2007-2008 en Ligue 1 ont été inscrits dans ce type de situations, en majorité à la suite de corners.