Difficile de croire qu'Olivier Occean a disputé seulement 119 minutes avec la sélection canadienne depuis le retour de Stephen Hart à la barre de l'équipe, en avril 2009. Malgré des statistiques flatteuses depuis son arrivée dans le championnat allemand, l'an dernier, l'attaquant québécois a rarement eu l'occasion de se faire valoir avec le maillot rouge.

Retenu cet hiver pour un match amical en Grèce, Occean a ensuite été ignoré lors de la Gold Cup. Durant la compétition, le Canada n'a pas réussi à marquer le moindre but en phase de jeu et a vu son tournoi s'arrêter après trois petits matchs. Deux mois plus tard, l'incompréhension se ressent encore dans la voix du joueur de 29 ans.

«C'était décevant, mais en même temps, j'ai un peu compris le système. C'est aussi politique. Le Canada est un petit pays et cela se comprend si l'entraîneur choisit certains de ses joueurs préférés.

«Il ne me prend pas et je marque des buts alors que d'autres qui jouent à ma position ne marquent pas.»

Avec les blessures actuelles de Rob Friend et d'Ali Gerba, Occean aurait dû faire son retour avec la sélection dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde. Mais un souci à un genou l'a finalement forcé à décliner l'invitation pour la double confrontation face à Sainte-Lucie et Porto Rico, les 2 et 6 septembre.

Son retour aurait surtout permis de couronner 13 mois durant lesquels le Brossardois a connu une réelle montée en puissance. Après six saisons en Norvège, il n'a pas mis très longtemps à s'adapter au soccer allemand. D'abord sous les couleurs des Kickers d'Offenbach, en troisième division, où il a fini la saison 2010-2011 avec 16 buts en 30 matchs.

«Au début, on a bien joué après les Fêtes, puis tout s'est mis à mal aller. Apparemment, le club avait des problèmes d'argent et les dirigeants ont laissé partir les meilleurs joueurs. Du coup, on n'a pas réussi la montée en deuxième division.»

Remarqué par plusieurs clubs

Dans ce contexte, sa bonne première saison à Offenbach a logiquement attiré les regards de plusieurs clubs appartenant aux deux premières divisions. Il aurait même pu rejoindre l'élite dès cet été.

«J'avais des contacts, mais ce n'était pas aussi sérieux que l'offre de Greuther Fürth», a-t-il confié à propos de son club qui l'a acquis dans un transfert évalué à 200 000$. Direction donc la Bavière où il a découvert en juillet la deuxième division allemande, l'une des meilleures d'Europe.

«C'est une très bonne ligue qui est très professionnelle et très compétitive. Sur le plan des supporters aussi, le championnat est très suivi.»

Occean n'a mis que quelques minutes pour mettre les siens dans sa poche. Après un doublé lors de la deuxième journée de championnat, il a ensuite trouvé le chemin des filets lors des trois matchs suivants. Il a également délivré deux passes décisives en Coupe d'Allemagne. Aujourd'hui, le club est leader et vise plus que jamais la montée.

«Je n'avais pas vraiment d'attentes par rapport à ma saison, a souligné l'attaquant. Je savais que j'avais de bons coéquipiers et tout s'est bien passé immédiatement. On forme une bonne équipe.»

Et l'Impact?

Avec un contrat qui court jusqu'en 2014, Occean sait qu'il compte encore de bonnes années devant lui en Europe. Mais la perspective de porter un jour le maillot de l'Impact n'est pas pour lui déplaire.

«Évidemment, j'aimerais bien jouer avec l'Impact. Le problème est de savoir si, eux, me connaissent et sont intéressés. Je ne sais pas.

«Prenez le cas de mon ami Patrice Bernier. Même s'il était libre, l'Impact ne lui a pas offert de contrat. C'est très difficile de jouer avec l'Impact, on dirait.»