Le milieu de terrain québécois Patrice Bernier ne sait pas encore ce que l'avenir lui réserve à long terme, mais son présent est assuré: il a signé un contrat d'un an avec le club de première division danoise Lyngby BK.

L'athlète de 31 ans a passé avec succès un examen médical, mercredi matin, ce qui a permis de concrétiser l'offre reçue il y a une dizaine de jours.

Le club de deuxième division allemande FC Hansa Rostock avait fait part de son intérêt préliminaire, tandis que la porte demeurait ouverte chez son ancien club, le FC Nordsjaelland. Dans ce dernier cas, il lui aurait fallu attendre quelques jours encore avant d'obtenir une offre ferme, alors Bernier a préféré accepter l'offre de Lyngby avant de tout perdre.

«L'offre (de Nordsjaelland) aurait été de six mois seulement, jusqu'à décembre, a noté Bernier. Je ne pouvais pas attendre parce que je devais donner une réponse à (Lyngby).»

Étant donné que Bernier a été gêné par une fracture de stress au péroné gauche en fin de saison dernière, sa valeur marchande était quelque peu à refaire, cet été et ce, même si la guérison s'est avérée complète. Le Brossardois compte sur son séjour avec Lyngby pour se «remettre en valeur».

«Dans ce milieu, dès qu'il y a un point d'interrogation, on ne veut pas prendre un risque, a-t-il souligné, mercredi, lors d'une entretien téléphonique depuis Copenhague. Même si on t'a vu jouer une centaine de fois, on ne sait pas à quel niveau tu vas revenir.

«Je devais aussi y aller avec la réalité du marché, qui était très lent cette année.»

Les choses ont commencé à débloquer pour Bernier il y a trois semaines. Après quelques semaines de repos au Québec, il est alors retourné en Europe même s'il était toujours sans contrat. Il a recommencé à s'entraîner. Il a disputé un match avec l'équipe-réserve de Nordsjaelland, lundi de la semaine dernière, et c'est là que l'intérêt des dirigeants de Lyngby s'est concrétisé.

«Ils sont venus me voir jouer et ils ont vu que j'étais comme d'habitude, a déclaré Bernier. C'est sûr que ma forme physique n'est pas à point et ne me permet pas encore de jouer un match officiel, mais ils ont vu que je pouvais les aider. Ils savent ce que je peux faire.»

Lyngby, un club de bas de tableau, a déjà disputé six matchs et subi quatre défaites. Bernier espère se retrouver sur le banc à titre de réserviste, dimanche, puis obtenir un premier départ vers la mi-septembre.

«Je vais pouvoir continuer à jouer et rebâtir mon nom. Et aussi, recréer les ouvertures (avec d'autres clubs) que j'avais en janvier dernier avant de me blesser», a ajouté Bernier.

L'Impact, toujours possible

Le contrat de Bernier sera échu le 30 juin prochain, mais comporte aussi une clause échappatoire qui lui permet de le résilier d'ici la mi-janvier. Ce qu'il pourrait faire, par exemple, si l'Impact de Montréal devait lui présenter une offre intéressante en vue de l'entrée en MLS en 2012.

«Montréal n'est pas indiqué spécifiquement dans le contrat, a souligné Bernier. Si j'ai une opportunité d'obtenir un meilleur contrat, un contrat à plus long terme, j'aurai la possibilité de l'accepter. (Lyngby) arrêtera tout simplement de me payer.»

Le dossier de l'Impact est encore ouvert en ce qui concerne Bernier, tout comme celui des Whitecaps de Vancouver en vue de la saison 2012. Mais il ne reviendra pas à Montréal à n'importe quel prix. S'il peut reprendre du galon cet hiver au point d'intéresser des clubs européens bien cotés en vue du championnat 2012-2013, ce sera là aussi une avenue qu'il envisagera sérieusement.

«Pour l'instant, l'Europe reste l'endroit où je suis le plus connu, et j'y vais en fonction de ce qui est le mieux pour ma carrière, a-t-il dit. S'il y a une possibilité (d'aller à Montréal), qu'elle est bonne et que je suis toujours intéressé, je ne ferme pas la porte.

«J'ai négocié avec Montréal. Ils ont avancé quelque chose, on a discuté, les discussions se poursuivent et... on verra, a indiqué Bernier. Pour l'instant, ma tête est avec le club où je suis présentement.»

Bernier espère par ailleurs réintégrer la sélection canadienne en vue des matchs de qualification pour la prochaine Coupe du monde d'octobre et novembre prochains. Étant donné qu'il n'a repris l'entraînement que récemment, il a fait l'impasse sur les rencontres que le Canada disputera en septembre.

«Ce sont mes deux priorités, a souligné Bernier en parlant de Lyngby et de l'équipe canadienne. Après ça, c'est ce qui se passera sur le terrain qui va parler pour moi. Ce sera ensuite aux gens intéressés de venir frapper à ma porte. À ce stade-ci, ce n'est plus à moi de prendre les devants.»