Véritable monstre à deux têtes, la Liga va de nouveau être écrasée sous le poids de la domination du FC Barcelone et du Real Madrid cette saison. Avec une moyenne de 22 points d'avance sur leurs poursuivants depuis deux ans et un recrutement estival de qualité, les deux géants espagnols sont plus que jamais dans un monde à part.

Depuis la saison 2003-2004 et le titre du FC Valence, seul Villarreal est parvenu à s'intercaler entre le Barça et le Real. Les prétentions de pouvoir les bousculer au terme d'un marathon de 38 rencontres ont aujourd'hui complètement disparu. Pour un groupe de cinq ou six équipes, l'objectif est plutôt de finir aux troisième et quatrième places, synonymes de Ligue des champions. Bienvenue dans le championnat parallèle...

Une hiérarchie est bien établie parmi cette meute, même si aucun club n'est parvenu à se stabiliser à ces deux positions lors des trois dernières saisons.

Durant cet intervalle, le FC Séville est ainsi passé de la troisième à la cinquième place avec surtout 12 points de moins. Villarreal et l'Atletico Madrid ont joué au yo-yo au rythme des départs importants, des changements d'entraîneurs et des dettes colossales.

Le FC Valence, également touché financièrement, a été le plus constant lors des deux dernières campagnes en terminant au troisième rang. Il a de plus effectué un recrutement astucieux qui mélange les jeunes pousses - Sergio Canales, Dani Parejo et Pablo Piatti - aux valeurs sûres telles que Diego Alves et Adil Rami.

D'autres clubs pourraient se joindre à cette lutte, dont l'Athletic Bilbao. Sixième l'an dernier, le club est un ovni dans le soccer dopé à la mondialisation puisqu'il ne compte en ses rangs que des joueurs basques de naissance ou ayant un lien - aussi lointain soit-il - avec la communauté autonome.

Cette politique n'a jamais été appliquée aux entraîneurs, si bien que le nouveau président du club s'est tourné vers l'illustre Marcelo Bielsa pour franchir la dernière étape menant au top 4.

Surnommé «le fou», l'Argentin compte poursuivre l'oeuvre réalisée avec le Chili entre 2007 et 2011. Dès les premières conférences de presse, il a signifié son intention de pratiquer un jeu basé sur la possession avec un pressing très soutenu.

Il n'a par ailleurs pas renforcé un groupe qui, du fait de la politique maison du club, a déjà l'habitude d'évoluer ensemble. En plus de l'attaquant Fernando Llorente, convoité par plusieurs équipes européennes, Bielsa peut s'appuyer sur un groupe de jeunes espoirs, dont Iker Muniain, Javi Martinez et Ander Herrera.

Adoptant une politique de recrutement totalement opposée à celle des Basques, Malaga pourrait également être un candidat sérieux à la Ligue des champions. Racheté par le Qatari Abdullah ben Nasser Al Thani en juin 2010, ce n'est que cet été que le club andalou, 11e l'an dernier, a exhibé ses pétrodollars.

Comme Manchester City les saisons précédentes et le Paris Saint-Germain récemment, Malaga a déjà dépensé sans compter - 77 millions pour l'instant - pour remodeler le visage d'un club longtemps concerné par la lutte au maintien.

La plus belle prise se nomme Santi Calorza, arraché à Villarreal au coût de 30 millions, qui a suivi le même chemin que Jérémy Toulalan, Ruud Van Nistelrooy, Joaquin, Nacho Monreal ou Diego Buonanotte cet été. Les emplettes ne seraient peut-être pas encore terminées puisque Raul, en conflit avec son entraîneur à Schalke 04, serait également dans le viseur.

Menaces de grève

Prévu ce samedi, le début des hostilités pourrait bien être retardé de quelques semaines, dans l'attente de la signature d'une nouvelle convention collective.

Le syndicat des joueurs a d'ores et déjà lancé un mouvement de grève pour les deux premières journées du championnat. Il souhaite notamment l'instauration d'un fonds de garantie pour les salaires afin de protéger les joueurs en cas de faillite d'un club.

Une réunion entre le syndicat et la Ligue de football professionnel est prévue demain.