Carolina Morace a démissionné de son poste d'entraîneur-chef de l'équipe canadienne féminine de soccer. L'Association canadienne de soccer (ACS) a indiqué que l'Italienne avait remis sa démission mercredi, après une révision interne des performances de l'équipe au dernier Mondial féminin.

Elle dirigeait également l'équipe féminine des moins de 20 ans.

La révision interne a été effectuée par l'ACS, À nous le podium, qui a identifié le soccer féminin comme une chance de médaille pour les Jeux de Londres, en 2012, et B2Dix, un organisme privé qui fait le lien entre la communauté des affaires et les athlètes.

Il semble évident que Morace n'a pas apprécié ce qu'elle y a entendu.

Âgée de 47 ans, Morace a été nommée à la tête de l'équipe canadienne en février 2009. Elle a succédé à Even Pellerud, qui a démissionné après avoir mené le Canada aux quarts de finale du tournoi olympique de Pékin, en août 2008.

Ex-joueuse étoile, Morace a marqué 105 buts en 153 matchs avec l'équipe italienne au cours d'une carrière internationale qui a pris son envol alors qu'elle était âgée de 14 ans. Elle a été capitaine de l'équipe nationale avant d'en devenir l'entraîneur-chef.

Elle a également fait la manchette en Italie en 1999, alors qu'elle est devenue la première femme à diriger une équipe professionnelle masculine, Viterbese, en Série C, troisième division italienne.

Peter Montopoli, le secrétaire général de l'ACS, a indiqué que la fédération n'a pas demandé la démission de Morace et que cette décision était inattendue.

«Oui, je dirais que nous avons été surpris», a dit Montopoli à La Presse Canadienne, vendredi, ajoutant que Morace n'avait pas donné de raison pour expliquer sa démission.

L'annonce a été faite par l'association canadienne, qui a indiqué ne pas avoir de coordonnées pour rejoindre l'ex-entraîneur.

Morace quitte avec une fiche de 25-11-5 à la tête de l'équipe nationale. Ses adjointes Elisabetta Bavagnoli et Andrea Neil, ainsi que les entraîneurs des gardiennes Max Colucci et du conditionnement physique Mario Familari ont aussi quitté leur poste.

Les joueuses de la formation étaient farouchement loyales envers Morace, l'encensaient pour son sens du soccer et sa façon d'approcher le sport. Elles considéraient que leur très bon classement mondial lui était dû.

Classée sixième au monde au moment d'amorcer la Coupe du monde le 26 juin, la formation canadienne avait de grandes attentes. Elle n'a toutefois pas été en mesure de remporter une victoire et a été éliminée dès le premier tour.

Elle a aussi été frappée par la malchance. La capitaine et attaquante étoile Cristine Sinclair s'est brisé le nez dès le premier match. Elle a joué les autres rencontres, mais n'a pas été l'ombre d'elle-même. D'ailleurs, elle aura marqué le seul but du Canada sur un coup franc à la 73e minute du premier match, une défaite de 2-1 contre l'Allemagne.

La défense a aussi montré des signes inquiétants, l'équipe étant lessivée 4-0 par la France dans son deuxième match. Le Canada et la Guinée équatoriale sont les seules nations à ne pas avoir inscrit un point dans le tournoi. Les Africaines, classées 61es au monde, ont cependant terminé avec un meilleur différentiel de buts.

Le Canada n'a obtenu que trois tirs cadrés pendant la compétition.

La fédération a indiqué avoir lancé un processus d'embauche international et espère avoir un nouvel entraîneur en place cet automne, avant que ne s'amorce le processus de qualification olympique, qui se mettra en branle en janvier.