Le match amical des champions du monde espagnols samedi aux États-Unis servira au sélectionneur Vicente del Bosque à ressouder son équipe et recoller les morceaux entre joueurs du Barça et du Real après la «tempête» soulevée par les derniers «clasicos».

Del Bosque a reconnu avoir été «préoccupé» par ce qu'il avait vu en avril et mai lors des quatre confrontations survoltées entre les deux grands clubs rivaux qui forment l'ossature de la «Roja».

Dans une ambiance encore plus tendue qu'à l'habitude, Barcelone et le Real Madrid se sont affrontés successivement en Liga, en finale de la Coupe du Roi et en demi-finales de la Ligue des champions.

Le bilan a été favorable au Barça qui a remporté un quatrième titre européen après avoir franchi l'obstacle du Real et a inscrit un 21e titre de champion d'Espagne à son palmarès, tandis que le Real devait se contenter d'une 18e Coupe d'Espagne.

Real (5) et Barça (6) fournissent 11 des 23 sélectionnés pour le match de samedi face aux États-Unis à Boston.

«Ce furent quatre matchs très intenses avec de gros enjeux. Mais de tout temps, il y a eu des brouilles et polémiques entre Real et Barça», a relativisé le sélectionneur.

Cette année, la température est pourtant nettement montée lors de la demi-finale aller de Ligue des champions, à Madrid le 27 avril, marquée par la double exclusion du défenseur du Real Pepe et de son entraîneur José Mourinho, et un début d'échauffourée entre joueurs à la mi-temps.

«Après la tempête arrive le calme. Les blessures laissées par les clasicos se referment en équipe nationale», a philosophé del Bosque, lui-même ancien entraîneur du Real: «les joueurs entre eux n'ont pas de problèmes, l'ambiance est bonne».

Une question de «prestige»

S'il y a pu y avoir de vilains gestes ou paroles entre champions du monde madrilènes et barcelonais, c'est le fait «d'influences extérieures», a-t-il tranché.

Xabi Alonso, milieu du Real, est sur la même longueur d'onde. Une brouille entre joueurs? «C'est plus un sujet journalistique qu'une réalité entre nous», assure l'international.

Mieux vaut passer à autre chose et se concentrer sur les prochaines échéances européennes.

Les champions du monde sont largement en tête de leur groupe I mais ne sont pas encore définitivement qualifiés pour l'Euro-2012.

Ils devront confirmer en septembre et octobre lors des trois derniers matchs de qualification, notamment face à la République Tchèque et l'Écosse.

«Le niveau d'exigence est aujourd'hui beaucoup plus élevé», relève Xabi Alonso. «On doit être à fond pour chaque rencontre parce que les adversaires sont à 100% contre nous».

Dans ce contexte, le match de samedi fait figure de nouveau piège pour la «Roja» après une série de confrontations amicales décevantes depuis le sacre du 11 juillet 2010 à Johannesburg.

Les joueurs «sont fatigués» après une saison longue et acharnée, reconnaît del Bosque.

Mais même si «aucun point n'est en jeu» dans ce match, «j'espère que nous donnerons le meilleur» pour une question de «prestige», insiste l'entraîneur qui garde un souvenir cuisant des défaites amicales de l'automne dernier, face à l'Argentine (4-1) et au Portugal (4-0).