Le onze montréalais est retombé dans les travers qui le hantent épisodiquement depuis que le club a emménagé au stade Saputo en 2008. Après le court séjour au septième ciel qui a suivi la victoire face aux Red Bulls de Thierry Henry, on a sombré dans la déprime après la défaite de samedi en NASL.

Comment un groupe qui joue si bien face à New York peut-il offrir une performance si triste quelques jours plus tard contre les Railhawks de la Caroline? C'est un beau cas de bipolarité!

On a l'impression que les joueurs carburent à la motivation extrinsèque en ce moment. On démontre plus d'entrain lorsque l'adversaire ou l'enjeu sort de l'ordinaire (Championnat Nutrilite, Red Bulls). Évidemment, cet enthousiasme se dissipe lorsqu'on retrouve le train-train quotidien. Or, si les joueurs n'arrivent plus à trouver la rage de vaincre dans leur for intérieur, autant dire adieu à cette dernière saison en NASL. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on passe par là. On sait donc que le club peut s'en sortir.

L'atmosphère actuelle entraîne inévitablement une série de mises au point dans le vestiaire. Des réunions d'équipe où l'on se dit qu'il est temps de se «regarder dans le miroir» et «d'en donner plus». Voilà qui tient lieu de thérapie de groupe, en quelque sorte. Mais on aura beau se répéter qu'il n'y a pas lieu de paniquer, c'est sur le terrain que le remède devra opérer pour guérir les maux qui affectent le moral de l'équipe.

Bien plus que le travail sur la relance ou la montée plus rapide de la ligne arrière lorsqu'on attaque en territoire adverse, la préoccupation de Marc Dos Santos doit être de trouver le moyen d'insuffler à ses joueurs l'énergie qui faisait défaut samedi dernier. Mais même son meilleur discours ne réglera pas le problème à lui seul.

On doit trouver le moyen de permettre aux joueurs de s'exprimer davantage sur le terrain et de démontrer qu'ils sont des joueurs de haut niveau. En plus du talent, il faut quantité d'effort et d'entraînement pour arriver à jouer avec l'Impact de Montréal. Le public a tendance à l'oublier quand on ne lui donne pas preuve du contraire. En l'absence de créativité, il est trop facile de dénigrer le jeu de cette équipe pourtant pleine de potentiel.

Plaisir de jouer

Les joueurs de l'Impact, peu importe leur origine, ont en commun la passion du foot. Ils partagent le plaisir de bien jouer et de bien s'entendre. C'est ni plus ni moins la même sensation qu'éprouve le débutant ou l'amateur du dimanche après une belle action. Mais samedi dernier, le jeu de l'Impact n'était pas empreint de joie. Il était teinté de frustration.

Retrouver sa joie de vivre, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire, d'autant plus que le résultat compte plus que la manière de jouer chez les pros. À l'heure actuelle, les joueurs et l'état-major se satisferaient bien plus d'une victoire terne de 1-0 que d'une défaite excitante de 3-4. N'en déplaise aux amateurs de ballon rond, ça soulagerait de la pression qui s'accumule et replacerait l'Impact dans le classement.

Par contre, pour compter sur l'appui du public, il faudra tout de même s'accorder une marge de manoeuvre et jouer d'une façon qui fait meilleur étalage de nos habiletés. On a plus de chances de l'emporter quand on se trouve bon, n'est-ce pas?

Après la semaine grise qu'ils ont vécue, les joueurs chercheront l'éclaircie en Floride samedi, face à Tampa. La crise pourrait bien être chose du passé lorsqu'on reverra les Montréalais sourire sur le terrain.