Des procédures disciplinaires ont été ouvertes jeudi par la Fédération française de football (FFF) à l'encontre du DTN François Blaquart et du directeur général adjoint André Prévosto dans le cadre de l'affaire des quotas, alors que le sélectionneur de l'équipe de France Laurent Blanc a définitivement été lavé de tout soupçon.

Après plus de quatre heures de réunion, le président de la FFF Fernand Duchaussoy a annoncé «l'engagement de procédures disciplinaires» à l'issue des enquêtes diligentées par la Fédération et le ministère des Sports mais s'est refusé à toute autre précision sur le sujet par «respect pour le droit du travail».

Selon des sources concordantes, François Blaquart et André Prévosto sont les deux personnes visées par ces procédures.

Le Directeur technique national avait été suspendu à titre provisoire par la ministre des Sports Chantal Jouanno pour avoir évoqué l'idée de «quotas» lors de la fameuse réunion de la Direction technique nationale le 8 novembre, ajoutant cette phrase terrible: «On peut baliser, en non-dit, sur une espèce de quota», selon le verbatim publié par le site Mediapart.

André Prévosto, proche de M. Duchaussoy, est l'homme qui a reçu l'enregistrement de la réunion des mains de Mohammed Belkacemi sans en avertir sa hiérarchie. Une attitude qualifiée de «faute» mardi par Patrick Braouezec, membre la commission d'enquête de la ''3F''.

M. Prévosto n'en est pas à sa première incartade. En novembre dernier, il avait déjà été accusé d'orchester des manoeuvres contre l'ancien directeur général de la FFF, Jacques Lambert, qui avait démissionné le 26 novembre. À un peu plus d'un mois des élections à la tête de la FFF, le 18 juin, M. Duchaussoy n'a donc pas pu éviter cette procédure disciplinaire à l'encontre de son homme de confiance.

Dans les jours qui viennent, des courriers vont être envoyés par la direction générale de la FFF pour convoquer MM. Prévosto et Blaquart à un entretien préalable. La tendance est à des sanctions légères, selon des sources concordantes. M. Blaquart jouit d'un fort soutien en interne alors que M. Prévosto a déjà survécu à une première tempête en novembre.

«Dysfonctionnements»

L'éventail des sanctions va d'un «avertissement jusqu'au licenciement, en passant par la mise à pied de quelques jours», a déclaré le directeur général de la FFF Alain Resplandy-Bernard, en première ligne sur ce dossier.

«Le délai est de l'ordre du mois pour aller au bout de la procédure», a-t-il ajouté.

L'entraîneur des Espoirs Erik Mombaerts est en revanche épargné en dépit de son rôle actif dans la conversation rapportée par Mediapart. Mais le Conseil fédéral de la FFF a estimé qu'il ne pouvait pas dissocier son cas de celui de Blanc.

Les seuls noms prononcés par Fernand Duchaussoy jeudi ont été ceux de Laurent Blanc et de Mohammed Belkacemi. Sans surprise, le sélectionneur de l'équipe de France a été dédouané et peut désormais s'atteller à la préparation de son intervention tant attendue vendredi au journal de 20H de TF1.

En ce qui concerne M. Belkacemi, conseiller technique national pour le football des quartiers qui dépend aussi du ministère des Sports, M. Duchaussoy a expliqué que «son statut de cadre d'État ne permet pas à la Fédération de prendre des sanctions disciplinaires».

«Il a une mission au sein de la fédération, a embrayé le DG de la FFF. En tant qu'employeur, j'aurai des discussions avec lui, mais sa mission est inchangée.»

Plus globalement, Fernand Duchaussoy a reconnu «des dysfonctionnements» et présenté ses «excuses» pour des «mots inacceptables». Il a également promis que «toute réflexion» sur les binationaux, à l'origine des dérapages verbaux du 8 novembre, serait «arrêtée».

«On ne peut pas apporter de mauvaises réponses à de bonnes questions», s'est-il justifié.