Enfin redevenu champion d'Italie après sept ans d'attente, l'AC Milan est déjà tourné vers son prochain objectif, la Ligue des champions, pour laquelle Silvio Berlusconi a promis de nouveaux investissements à son entraîneur, Massimiliano Allegri.

L'ère Allegri commence. Sur les traces d'Arrigo Sacchi et Fabio Capello, qui eux aussi avaient repris l'Italie avant de conquérir l'Europe, «Max» vise d'ores et déjà la coupe aux grandes oreilles, remportée les dernières fois en 2003 et 2007 par Carlo Ancelotti.

Allegri n'oublie pas non plus, à court terme, la quête d'un premier doublé pour le Milan, avec sa demi-finale de Coupe d'Italie à Palerme, mardi (2-2 à l'aller).

Après avoir remercié ses joueurs pour leur «disponibilité, car des fois il y avait tellement de champions sur le banc qu'on aurait pu remplir une pièce», le «Mister» a évoqué le recrutement. «Le président nous fera quelques cadeaux», a-t-il dit.

Berlusconi rêve d'une sixième Ligue des champions personnelle (huitième pour le club), pour rejoindre Santiago Bernabeu, le président du Real Madrid, qui en a remporté six (Coupes des champions 1956-60, 1966). Le président du Conseil avait d'ailleurs dit qu'il aimerait que le stade du Milan porte son nom, comme son illustre collègue espagnol.

L'équipe d'Allegri a déjà des points forts, à commencer par sa cohésion collective, qui a permis de passer au-delà de l'«Ibra-dépendance» des premiers six mois, quand Zlatan Ibrahimovic résolvait les matches avant de plonger en fin de saison, les batteries vides et les nerfs à vifs.

Le club va pouvoir doser les efforts de recrutement afin d'effacer les quatre dernières saisons européennes, où, comme un symbole, le septuple champion d'Europe est par trois fois tombé en 8e de finale contre un riche club anglais, Arsenal, Manchester United et Tottenham (Milan n'était pas qualifié pour l'édition 2008-09).

«J'espère renforcer encore cette équipe, a promis Berlusconi. Mais tout cela coûte très cher, dans le football, il faut dépenser beaucoup d'argent pour gagner.»

Autour des hommes forts de la «génération Allegri», le Milan pourrait chercher au moins un renfort de poids par ligne. Dans les buts, Christian Abbiati a fait une excellente saison et sera encore le dernier rempart du Milan la saison prochaine.

En défense, Adriano Galliani, l'administrateur délégué du club, a déjà préparé l'après-Nesta en misant sur l'arrivée de Philippe Mexès, rôdé par sept ans à la Roma. Alessandro Nesta a 35 ans et ne peut plus jouer tous les matches, la saison prochaine pourrait permettre d'alterner avec le Français afin d'installer progressivement le duo du futur, Mexès-Thiago Silva. Le Brésilien a été un des meilleurs joueurs de son équipe et représente l'avenir.

Au milieu, Mark van Bommel, arrivé cet hiver, s'est déjà rendu indispensable, et le Milan courtise activement le prodige du Santos, Ganso, qui pourrait coûter très cher (entre 30 et 50 millions d'euros).

L'attaque est déjà bien garnie avec Ibra, Pato (14 buts, comme le Suédois) et Robinho, et la révélation Kevin-Prince Boateng en «trequartistaz» (meneur de jeu).

Milan prendra sans doute aussi un renfort de poids pour la ligne de front, mais ce ne sera pas Cristiano Ronaldo. «Je pense que ce sera très difficile, le Real tient à le garder», a admis Berlusconi.