L'affaire des quotas a été marquée samedi par le soutien de Zinédine Zidane à Laurent Blanc, qui a vécu une journée agitée, entre son vol privé de Merano (Italie) à Bordeaux, pisté par la presse, et un démenti de la Fédération française de football (FFF) après l'annonce par un média régional de sa prétendue démission.

La prise de position de Zidane, figure phare de la génération black-blanc-beur, était très attendue. Son silence devenait pesant alors que les champions du monde en 1998 s'entre-déchiraient sur le cas Blanc, avec Vieira et Thuram en accusateurs et Dugarry, Lizarazu, Desailly et Jacquet en défenseurs du sélectionneur.

À la question «Doit-il quitter ses fonctions de sélectionneur ?», Zidane répond dans un entretien à paraître dimanche dans L'Equipe: «Bien sûr que non. Mais je peux vous dire qu'il était très, très touché. Je pense qu'il a commencé à faire un super boulot. Et qu'il a un vrai projet ! Il faut laisser les choses à leur place, ce serait fou qu'il parte à cause de cela. Il doit continuer».

«Concernant Laurent, on va faire simple et clair: je le connais bien, il n'est bien sûr pas raciste, poursuit «Zizou». Je vais même plus loin: il ne raisonne jamais comme ça car ce n'est pas un sujet pour lui ! Je pense que c'est d'ailleurs comme ça qu'il s'est fait emmener dans une discussion équivoque».

Blanc a passé un samedi au premier plan médiatique. La FFF avait formellement démenti auprès de l'AFP sa démission présentée au conditionnel par le site de Ouest-France samedi matin, information également démentie par le ministère des Sports.

«Je l'ai eu au téléphone (...) à aucun moment il n'a été question de ça (...) Il n'est pas obligé de tout me dire, mais à aucun moment, je ne l'ai senti au bord de la démission», a pour sa part expliqué à l'AFP le chef de presse des Bleus, Philippe Tournon.

Blanc entendu au plus tard lundi

Blanc a quitté Merano (nord de l'Italie) en début d'après-midi samedi, où il était en cure, a constaté un reporter de l'AFP. Le sélectionneur est ensuite arrivé vers 17H15 à bord d'un avion privé à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, a constaté un photographe de l'AFP.

«Par respect pour les Commissions qui s'apprêtent à l'auditionner, Laurent Blanc ne fera aucune déclaration avant ces auditions et le rendu des conclusions. Il s'exprimera en revanche largement par la suite», a fait savoir M. Tournon.

Le sélectionneur a jusqu'à lundi matin compris pour être entendu par la mission du ministère des Sports et par la commission interne de la FFF, selon une source proche du dossier.

Laurent Davenas, l'un des deux membres de la commission d'enquête de la FFF, a indiqué samedi à l'AFP: «Jusqu'à plus ample informé, son audition sera à Paris, probablement durant le week-end», au plus tard lundi.

Chantal Jouanno, ministre des Sports, doit présenter les conclusions de l'enquête du ministère lundi après-midi. Celles de l'enquête interne de la FFF doivent être réservées à un conseil fédéral extraordinaire jeudi prochain.

Dans l'affaire des quotas, pour l'heure, seul le directeur technique national (DTN) François Blaquart, qui dépend à la fois du ministère et de la FFF, est suspendu à titre provisoire. Il est celui qui semble risquer la plus lourde sanction.