Au lieu de la gueule de bois espérée, les joueurs de Dortmund se sont réveillés dimanche l'esprit embrumé par leur défaite à Mönchengladbach (1-0) qui a retardé leur sacre, voire relancé le Championnat d'Allemagne à trois journées de la fin.        

Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de la Bundesliga que le leader s'incline chez la lanterne rouge, que la deuxième meilleure attaque (62 buts) reste muette devant la plus mauvaise défense (64 buts encaissés) commandée par un gardien de but de 18 ans.

«Ce n'est qu'un match perdu. Je ne comprends pas pourquoi on devrait tout remettre en question alors qu'on nous présente depuis des semaines comme le futur champion», a balayé l'international allemand Kevin Grosskreutz.

Il n'empêche: cette quatrième défaite de la saison fait désordre et s'inscrit dans un contexte délicat pour le Borussia, incapable d'enchaîner deux victoires de suite depuis plus d'un mois et devant se contenter de huit points lors de ses six dernières sorties.

«Je ne pense pas que cela soit une question de nervosité, car la pression est là depuis plusieurs mois, mais la situation n'est pas facile, car on a beaucoup de blessés. Je ne suis pas étonné», a analysé Jürgen Klopp.

L'entraîneur, déjà privé du Japonais Shinji Kagawa depuis janvier, a perdu sur blessures cette semaine trois joueurs importants dans son dispositif: son meneur de jeu turc Nuri Sahin, ainsi que Sebastien Kehl et Patrick Owomyela qui ne sont plus titulaires mais servent de capitaines de route à un groupe jeune (23 ans de moyenne d'âge) et sans expérience.

Comme en 2002?

Alors que 20 000 supporteurs, persuadés que leurs favoris allaient être sacrés dès samedi, avaient prévenu qu'ils seraient à Mönchengladbach, Klopp avait martelé toute cette semaine que rien n'était encore joué.

Il avait même projeté à ses joueurs des images qui ont fait le tour du monde, montrant un coureur cycliste levant les bras bien avant la ligne d'arrivée et chutant pour laisser la victoire, incrédule, à son poursuivant.

Dortmund a certes dilapidé une grosse partie de son avance qui se montait encore à 12 points après la 26e journée, mais avec cinq longueurs d'avantage sur le Bayer, il a toutes les cartes en main.

Pour remporter son premier titre depuis 2002, le Borussia doit battre Nuremberg samedi prochain et compter sur un coup de pouce, cette fois de Cologne, qui doit empêcher Leverkusen de s'imposer.

Le Bayer, abonné aux 2e places, ne croit pas à un revirement de situation dans l'emballage final: «L'avance de Dortmund est trop importante, la 2e place serait déjà pour nous un excellent résultat», a insisté Rudi Völler, son directeur sportif.

Le club rhénan devrait pourtant se souvenir de la fin de saison 2001-02: après la 31e journée, le leader avait cinq points d'avance, mais s'était écroulé, laissant le titre à son poursuivant pour un point.

Il s'appelait Leverkusen, coiffé sur le poteau par... Dortmund.