Après la sélection de 75 jeunes joueurs plus tôt cette année, l'Impact a franchi une nouvelle étape dans le développement de son Académie en dévoilant l'identité de ses entraîneurs et d'une partie de son personnel technique, hier.

En plus d'Eduardo Sebrango - qui a confirmé sa retraite après une carrière professionnelle de 12 ans -, Jason DiTullio, Wilfried Nancy et Antoine Guldner seront responsables des quatre équipes montréalaises. Un quatuor aux origines variées qui a été retenu en raison de sa complémentarité et de son expérience. Les deux premiers ont déjà porté les couleurs de l'Impact tandis que les deux autres ont grandi et entamé leur apprentissage en France.

«Il était important d'avoir des gens qui ont une culture de soccer, mais qui ont également une connaissance du contexte particulier d'ici, a indiqué le directeur du développement des joueurs et entraîneur de l'équipe-réserve, Philippe Eullaffroy. On a voulu aller vers des gens qui, en plus d'avoir la mentalité que l'on recherchait, allaient être très complémentaires. Il y a des anciens joueurs du club, des coachs d'origine latine, d'origine française ou nés ici. On a un melting-pot qui ressemble à Montréal et au Québec.»

Les débuts des équipes de l'Académie - en excluant celle des moins de 21 ans - ne s'effectueront qu'au mois de septembre, mais déjà l'Impact fixe ses objectifs pour les années à venir. Former un joueur et lui inculquer les valeurs du club ne se fait pas du jour au lendemain. Les premiers éléments estampillés Impact ne sortiront pas avant quatre ou cinq ans au minimum, a prévenu Eullaffroy. Et si l'on se fie aux expériences des autres clubs, ces jeunes qui parviennent à gravir les échelons pour s'imposer au sein de l'équipe première ne constituent qu'une petite minorité.

«Sur 20 joueurs, le pourcentage de réussite d'une génération se situe entre 10 et 15%, a chiffré Eullaffroy. Sur 20 joueurs d'une même année de naissance, s'il y en a deux qui font le saut avec l'équipe professionnelle, on considère que c'est un succès. Maintenant, il y a des générations qui vont nous permettre d'en amener trois ou quatre une année, puis aucun durant les deux saisons suivantes.»

Trois sources d'inspiration

Avant de monter sa structure et d'en choisir les orientations, l'Impact a bien évidemment regardé ce qui se faisait dans les autres centres de formation du monde. Au terme du processus, trois grandes nations sont sorties du lot pour la qualité de leur formation. Le défi montréalais? Les copier, tout en respectant la réalité québécoise et nord-américaine, a expliqué Eullaffroy.

«On a fait une grosse étude sur les pays majeurs dans le soccer. On a regardé leur fonctionnement et les raisons de leur succès. Il en ressort trois pays qui sont en avance dans le domaine: les Pays-Bas, la France et le Brésil. Ce sont des bons systèmes desquels on va s'inspirer en essayant d'adapter les principes à notre football nord-américain.»

L'Impact peut également apprendre des erreurs commisses par certains pays lors de la détection de joueurs. La France est ainsi montrée du doigt pour avoir privilégié l'aspect physique au détriment de la technique. En ayant pris le contre-pied, l'Espagne connaît la période la plus faste de son histoire. Où se situe la référence montréalaise?

«Une combinaison des deux serait idéale. Il est toujours plus difficile de faire progresser un jeune joueur techniquement que physiquement. À la base, on recherche un joueur qui a un bon sens du jeu avec une technique qui permet de l'exprimer. Mais avant tout, on recherche une attitude. Quelqu'un qui est prêt à faire des efforts et des sacrifices pour arriver au plus haut niveau. Et qu'il le fasse pour lui-même et pour l'équipe.»