Même si les débuts de l'Impact dans la MLS, l'an prochain, s'accompagneront de plusieurs défis de taille, son succès ne fait aucun doute dans l'esprit du commissaire Don Garber, de passage dans les bureaux de La Presse, mercredi.

Encouragé par la riche histoire du club, les assistances au Stade Saputo et la récente épopée en Ligue des champions, il croit que tous les ingrédients sont réunis pour que l'Impact entame cette nouvelle aventure du bon pied. Un peu à l'image des récentes équipes d'expansion avec, en guise de modèle à suivre, les Sounders de Seattle.

«L'Impact connaît du succès actuellement avec plus de 12 000 spectateurs par match, ce qui serait déjà une bonne moyenne pour la MLS. Quand vous ajoutez les noms de David Beckham, Landon Donovan et Thierry Henry, vous comprenez que les partisans montréalais seront encore davantage dédiés à la cause de leur club.

«Le match contre Santos Laguna (qui avait attiré 55 000 personnes au Stade olympique) a été l'un des grands événements de la dernière décennie en Amérique du Nord. Cela s'est passé avant la MLS, ce qui augure bien sur ce que le club pourra accomplir dans les années à venir. Nous avons très hâte.»

Rien ne contribue autant à la popularité d'un club que des succès immédiats sur le terrain. Et la présence d'un nom bien connu, sous les traits d'un joueur désigné, n'est également pas de nature à nuire. Mais les deux derniers vainqueurs, le Real de Salt Lake et les Rapids du Colorado, ont prouvé qu'il était possible de soulever le trophée Philip Anschutz sans en aligner.

«Joey Saputo devra en décider lui-même, mais je crois qu'un joueur désigné permet de faire davantage de gains à l'extérieur du terrain que sur le terrain, estime Garber. Je ne pense pas que ce soit nécessaire à Montréal d'avoir un tel joueur et que le club réussira peu importe la décision.»

Si l'Impact a hâte de frapper ses premiers ballons dans son stade rénové en 2012, la MLS voit dans le Québec et Montréal une occasion en or de s'étendre dans un nouveau marché bien particulier en Amérique du Nord.

«Nous nous considérons comme un sport biculturel grâce aux anglophones et aux hispanophones. Nous ajoutons maintenant un troisième marché avec la communauté francophone. Le faire à Montréal, qui est constituée de tellement d'origines, est en parfaite adéquation avec l'identité de la MLS qui se veut une ligue pour toute l'Amérique.»

Des gains pour le Canada?

Après le Toronto FC en 2007 et les Whitecaps de Vancouver en 2011, l'Impact deviendra la troisième équipe canadienne à se greffer au circuit, lancé en 1996.

À l'image des bons résultats obtenus par la sélection américaine dans les années suivantes, le commissaire croit que la plus grande présence de la MLS contribuera à l'essor du soccer canadien. À tous les niveaux. Avec cet objectif en tête, il compte collaborer davantage avec l'Association canadienne que lors des saisons précédentes.

«Il y a tellement de choses que nous puissions faire: au niveau des Académies dans nos trois clubs canadiens, du marketing pour promouvoir le soccer auprès des enfants ou encore commercial afin que davantage d'investissements soient faits au niveau national. Je ne pense pas que l'on aura atteint notre objectif au Canada tant que la sélection ne se sera pas qualifiée pour le Mondial.»

Même si la MLS a abaissé à trois le nombre minimum de joueurs locaux que les clubs canadiens doivent aligner, Garber estime que de meilleures conditions au sein des clubs restent l'élément le plus efficace dans la progression du soccer.

«Avoir plus de Canadiens dans une équipe ne les rend pas meilleurs, contrairement au fait de les placer dans un environnement professionnel efficace et de leur donner davantage de compétition. La question est donc de savoir s'il est préférable d'avoir un peu moins de joueurs dans de meilleures conditions plutôt qu'un plus grand nombre qui bénéficie de davantage d'occasions, mais dans un moins bon environnement. La première option me semble la meilleure.»