Le Clasico en demi-finale de la Ligue des champions se précise: après le Real Madrid mardi contre Tottenham (4-0), le FC Barcelone a mis plus d'un pied dans le dernier carré en atomisant le Shakhtar Donetsk mercredi (5-1), assommé dès la deuxième minute par un but d'Iniesta.

Ce dernier fut le détonateur dès l'entame, avant d'adresser un modèle de transversale à Dani Alves, qui n'avait plus qu'à effacer le gardien (34e). Mais, averti pour antijeu sur un coup franc adverse (de manière volontaire?), Iniesta manquera le quart de finale retour. En attendant, quel festin!

Des buts de Piqué (53e) sur un corner de Xavi, Keita (60e) d'une frappe surpuissante et Xavi (86e) sur une passe d'Alves ont corsé l'addition. Le Barça voulait se mettre à l'abri avant le match retour à Donetsk, où le Shakhtar demeure invaincu depuis octobre 2008, et sachant que les hommes de Pep Guardiola n'ont encore jamais gagné à l'extérieur en tour à élimination directe sur la scène européenne (depuis 2008). Mission accomplie.

Et c'était d'ailleurs le pari de l'entraîneur des Mineurs, Mircea Lucescu, «jouer ce match pour avoir au match retour nos chances de qualification». Mais si la réduction du score par Rakitskyy (59e) entretient un espoir, celui-ci semble désormais relever du voeux pieux...

Occasions de Luiz Adriano

Il y avait un désaccord entre la vox populi barcelonaise et Guardiola, sur la considération à accorder au club ukrainien. La première scrutait déjà le rendez-vous du dernier carré contre le grand rival du Real Madrid. Le second avait peur que l'excès de confiance ne transpire jusqu'à ses joueurs. La vox populi aura eu raison.

Le but éclair d'Iniesta détendait certainement les Blaugranas, mais ils s'exposaient aux contres fulgurants des Ukrainiens. Ou plutôt des Brésiliens, lorsqu'ils se procuraient coup sur coup trois énormes occasions en trois minutes.

10e: lancé par Mkhitaryan, Luiz Adriano fond sur Valdés mais marche sur le ballon. 12e: lancé par Douglas Costa, Luiz Adriano est plus rapide que Busquets mais tire à côté. 13e: sortie de Valdés au pied devant Luiz Adriano, Willian tente le lob mais rate le cadre. Ouf!

La charnière Piqué-Busquets s'avérait en effet beaucoup trop lente pour la flèche Luiz Adriano, voire inattentive, comme lorsqu'elle le laissait (mal) réceptionner un centre (47e) ou trouver le poteau (81e).

Abidal acclamé

La vitesse d'Abidal, en convalescence après son opération au foie, manquait cruellement à la défense barcelonaise. A la 22e minute de la seconde période, son nom était chaleureusement acclamé.

Bien sûr, le Barça a refait ses gammes, possession du ballon, toro autour de la surface adverse, accélérations d'Iniesta et Messi. Mais la chance s'en est aussi mêlée, entre les ratés de Luiz Adriano et les déviations ukrainiennes sur les premier et troisième buts. Petites déviations, grandes conséquences.

Messi n'a pas marqué, mais a été à l'origine du premier but et a fait la passe décisive pour le quatrième, et son ratio demeure exceptionnel: 45 buts en 44 matches. L'Argentin avait dit qu'il ne s'était «pas du tout senti bien physiquement» samedi dernier contre Villarreal. Mercredi, ses adducteurs ont semblé tenir bon.

«Il y a quelque temps, on gagnait nos matches avec trois ou quatre buts d'écart. Là, on ne gagne plus qu'avec un but d'avance, des 1-0, 2-1... Ca, ça doit nous mettre en alerte», avait lancé Guardiola mardi. Ses joueurs ont reçu le message. Cinq sur cinq.