Combien de temps faut-il à une équipe pour assimiler une nouvelle philosophie et la mettre en application afin de devenir une formation gagnante? Voilà la grande question qui entoure le début de saison du Toronto FC, dans la MLS.

Après quatre années décevantes, autant au niveau des résultats que du spectacle, MLSE, propriétaire du club ontarien, a procédé à un ménage complet au cours des six derniers mois. En congédiant d'abord l'entraîneur Preki et le directeur général Mo Johnston, puis en confiant à l'ancien attaquant et sélectionneur allemand, Jürgen Klinsmann, le mandat de trouver les bonnes personnes pour mettre le TFC sur les rails d'une première participation en séries.

Son homme fort, Klinsmann l'a trouvé sous les traits d'Aron Winter, ancien milieu de terrain de la Lazio, de l'Inter Milan, mais surtout de l'Ajax d'Amsterdam. Il y a débuté et achevé sa carrière avant de prendre les commandes de l'équipe de jeunes du mythique club néerlandais.

Si son CV d'entraîneur n'est pas très garni au niveau professionnel, Winter possède tout de même un atout majeur : sa connaissance des principes de l'Ajax dont l'histoire - de Rinus Michels à Louis van Gaal en passant par Johan Cruyff - est reconnue universellement pour la qualité de son jeu.

Beaucoup de mouvement

Portant cet ADN en lui, le nouvel entraîneur a rapidement promis d'exporter un bout d'Ajax en Ontario et de rompre avec le style défensif de Preki. « Nous voulons être séduisants, nous voulons dominer avec beaucoup de mouvement aussi «, a-t-il indiqué lors de sa première rencontre avec la presse torontoise.

Du même souffle, il a ajouté que la maîtrise de cette nouvelle philosophie basée sur la possession du ballon allait prendre un certain temps avant de se matérialiser sur le terrain. En d'autres termes, que les partisans allaient devoir faire preuve de patience. Encore.

Les matchs pré-saison ont donné raison à Winter. Pendant que le défenseur Adrian Cann revendiquait une augmentation de salaire en faisant la grève, le club n'a remporté qu'une seule de ses huit rencontres. Inutile de dire qu'à l'approche du début de saison, les interrogations étaient plus nombreuses que les certitudes. Un peu à l'image d'une équipe d'expansion puisque 14 joueurs présents l'an dernier ne sont plus dans le décor.

Des débuts mitigés

Même après deux matchs en 2011, le portrait est loin d'être clair avec un bilan d'une victoire et d'une défaite face à deux équipes d'expansion.

Le revers de 4 à 2 subi sur la pelouse des Whitecaps de Vancouver a montré une équipe aux errements défensifs majeurs. Malgré une possession du ballon favorable (65%), la formation torontoise a été dépassée par le jeu très direct des Caps. Cann, aligné à un poste inhabituel d'arrière gauche, restera longtemps le symbole de ce premier match de l'ère Winter en perdant son duel face à Davide Chiumiento.

Dans sa victoire de 2 à 0 face aux Timbers de Portland samedi, le TFC a disputé un match à deux vitesses. Avec quelques beaux mouvements collectifs suivis de nombreux déchets en milieu de terrain et de mauvaises décisions dans la construction du jeu. « Au niveau technique, j'en attends davantage de mes joueurs et, à ce stade-ci, je ne suis ni heureux ni satisfait «, a d'ailleurs commenté Winter après le match.

La relative faiblesse des Timbers n'a donc pas permis de quantifier les progrès réalisés par rapport au match précédent. Cela dit, quelques satisfactions se dégagent déjà de cette équipe. À commencer par le Néerlandais et ex-pensionnaire de l'Ajax, Javier Martina, auteur des deux buts dont une volée en pleine course. Ou encore la relation qui se développe entre le capitaine Dwayne De Rosario et Maicon Santos. Les deux hommes sont impliqués dans trois des quatre buts marqués cette saison par l'équipe torontoise. Voilà au moins une bonne base sur laquelle Winter peut s'appuyer.