Après une série mauvais résultats, le Bayern Munich a annoncé lundi qu'il écourtait d'un an le contrat de son entraîneur Louis van Gaal et s'en séparait à la fin de la saison.

«La direction du club (...) et l'entraîneur Louis van Gaal» ont décidé que le Néerlandais resterait en poste jusqu'à la fin de la saison, mais que son contrat serait rompu «à l'amiable» au terme de celle-ci, a annoncé le club dans un communiqué à l'issue d'une réunion de ses instances.

Le Bayern a évoqué «des visions divergentes sur les orientations stratégiques du club» pour expliquer cette rupture du contrat qui courait jusqu'à fin juin 2012.

Mais ces termes diplomatiques cachent mal la position intenable du technicien, après trois défaites consécutives en championnat et en coupe d'Allemagne, qui placent le tenant du titre dans une situation sportive délicate.

Battu il y a dix jours à domicile par Dortmund (1-3), puis ce samedi à Hanovre sur le même score, le Bayern a fait une croix sur le titre de champion et va devoir batailler pour accrocher une place en Ligue des champions la saison prochaine. Actuel cinquième, le Bayern a cinq points de retard sur le troisième (Hanovre), qualifié pour le tour préliminaire.

Le Bayern n'est, en outre, pas à l'abri d'une désillusion encore plus grande puisque Nuremberg, sixième à trois points et Hambourg ou Fribourg, septième et huitième à cinq longueurs, pourraient le dépasser et le priver de toute compétition continentale.

«En jetant un oeil au classement, on voit bien que ce sera très difficile de se qualifier (pour la Ligue des champions), mais nous allons tout essayer pour y arriver», a indiqué Karl-Heinz Rummenigge, d'une voix blanche, lors d'une brève intervention devant les journalistes lundi après-midi.

Une absence de la Ligue des champions 2011-2012 serait particulièrement cruelle pour le club le plus titré d'Allemagne, puisque la finale se disputera dans son écrin, l'Allianz Arena.

Séparation «en douceur»

Il lui reste, certes, une autre voie pour se qualifier, mais elle est des plus hypothétiques: remporter cette année la compétition européenne la plus prestigieuse.

Les Bavarois ont fait un bon pas vers les quarts de finale en s'imposant chez l'Inter Milan (1-0) à l'aller, avant le match retour du 15 mars à Munich.

Le bilan de Van Gaal, qui avait prolongé son contrat d'une année l'automne dernier, n'a rien de déshonorant.

Après un début de saison laborieux l'an dernier, son équipe était passée tout près d'un triplé championnat-coupe nationale-Ligue des champions inédit en Allemagne, n'échouant qu'en finale de la C1 contre l'Inter de José Mourinho (2-0).

Avec cette séparation «en douceur», même si le psychodrame dure depuis quelques temps, les dirigeants du Bayern veulent organiser une succession en bon ordre.

Ils éviteront au moins le scénario de 2009, où ils avaient tiré Jupp Heynckes de sa retraite pour qu'il assure un intérim de deux mois, après le limogeage à effet immédiat de Jürgen Klinsmann, fin avril, avant de lui demander de céder la place en juin à Van Gaal.

La presse spécule depuis la fin de semaine dernière sur d'éventuels successeurs.

Le Bayern pourrait continuer à recruter aux Pays-Bas en tentant d'enrôler Guus Hiddink, sélectionneur de la Turquie, ou Martin Jol, ancien entraîneur de Hambourg, actuellement sans club.

Parmi les techniciens allemands dont le profil pourrait convenir, l'«intérimaire» Jupp Heynckes, qui a mené Leverkusen à une bien enviable deuxième place actuelle en Bundesliga, ou Matthias Sammer, directeur sportif de la Fédération allemande de football, font figure de favoris.