Un groupe d'amateurs de soccer gais de Pologne a demandé aux organisateurs du Championnat d'Europe 2012 de réserver des sections pour les spectateurs homosexuels afin de les protéger de possibles agressions.

En contrepartie, d'autres groupes de défense des droits des homosexuels ont critiqué cette proposition, mercredi, indiquant que des sections réservées ne pourrait faire autrement que d'identifier clairement les amateurs homosexuels, les exposant à de plus grands risques d'agression.

Le groupe Teczowa Trybuna 2012, ou Force arc-en-ciel 2012, se dit le tout premier fan club gai de l'équipe nationale de Pologne. Sur son site internet, on peut lire que ses membres craignent d'être agressés par les autres amateurs et veulent se sentir en sécurité pendant le tournoi, organisé par la Pologne et l'Ukraine.

«Lors de voyages pour encourager notre équipe favorite, (...) nous devons souvent faire face à des situations déplaisantes, voire même subir du harcèlement et des gestes violents de la part des «vrais» partisans, peut-on y lire. Nous rêvons de pouvoir relaxer dans les estrades. Nous ne pouvons pas nous imaginer rater les matchs de l'Euro 2012 qui seront disputés dans notre pays!»

Les matchs de soccer en Pologne sont souvent le théâtre d'affrontements violents entre hooligans. L'homophobie demeure également profondément ancrée dans ce pays, relent de son époque communiste, où l'homosexualité était tabou, et des enseignements de l'église catholique romaine.

L'un des sites retenus pour le tournoi, la ville de Gdansk, a déjà rejeté la demande du groupe, disant qu'elle croyait que cela stigmatiserait les gais. D'autres groupes de défense des droits des homosexuels ont aussi tenu à se distancer de ces demandes.

Gregory Czarnecki, de Campagne contre l'homophobie, un des groupes les plus importants de Varsovie, a indiqué que selon lui, bien peu de gais et lesbiennes opteraient pour des sections réservées.

«Je comprends leur initiative et ce qu'ils tentent de faire, a-t-il dit à Associated Press. Mais le message pourrait être contre-productif en Pologne. Non seulement je ne crois pas que plusieurs amateurs seront suffisamment braves pour affirmer leur homosexualité, mais je crois qu'ils seront encore moins tentés de s'asseoir dans ces sections.»