Le Brésil s'est lancé avec retard dans la préparation du Mondial-2014, suscitant des doutes sur sa capacité à accueillir les deux plus grands événements sportifs de la planète, la Coupe du monde de football puis les Jeux Olympiques à Rio en 2016.

Peut-être plus encore que la question des infrastructures, la violence endémique à Rio est le principal défi que les autorités locales et le gouvernement fédéral devront relever.

Dans un télégramme secret révélé par le site Wikileaks, l'ambassade américaine à Brasilia s'est ainsi faite l'écho des préoccupations sur la situation sécuritaire à Rio, en regrettant le manque de coopération des Brésiliens avec les services américains.

Mais la reconquête dimanche dernier par des milliers de policiers d'élite et de parachutistes, appuyés par des blindés et des hélicoptères, d'un bastion des narcotrafiquants dans le nord de Rio après une vague d'attaques dans les rues de la ville, a illustré la volonté du gouvernement de pacifier «la Ville merveilleuse» avant le Mondial et les JO.

Autre source d'inquiétude pour ce Mondial, le deuxième organisé au Brésil après celui perdu en finale contre l'Uruguay en 1950: les stades.

Pratiquement tous les travaux pour les douze sites retenus à travers le pays sont en retard, ce qui fait douter de leur achèvement avant la date limite de fin décembre 2012, à temps pour accueillir la Coupe des Confédérations en 2013.

En juin, à peine la moitié des douze villes retenues avaient commencé les travaux de construction ou de rénovation des stades devant accueillir le tournoi. Le Brésil s'est ainsi attiré une mise en garde du secrétaire général de la Fédération internationale de football (Fifa), Jérôme Valcke.

Rénover les aéroports

Le plus gros problème a été de trouver un stade dans la mégapole de Sao Paulo après que le grand stade de Morumbi a été récusé pour manque de garanties financières.

In extremis, le très populaire club local des Corinthians a proposé d'agrandir son stade à 65 000 places afin de recevoir le match inaugural du Mondial.

À Rio, après plusieurs reports, les travaux de rénovation du «temple du football», le célèbre Maracana, ont commencé en août pour un coût de 400 millions de dollars.

Toutefois, ni la Confédération brésilienne de football ni la Fifa n'ont semblé exagérément préoccupées par les retards et ont toutes deux assuré que tout serait prêt le jour J.

Le président de la Fifa Joseph Blatter a ainsi dit, le mois dernier au journal sportif Lance, qu'il était «certain que le Brésil y arrivera». «Jusqu'à maintenant, je suis très heureux des progrès. Je n'ai aucun doute que le Mondial au Brésil sera un succès», a-t-il dit en soulignant qu'il restait encore trois ans et demi avant la Coupe du monde.

Plus même que les stades, le plus grand point noir pour le Brésil sera de rénover ses vieux aéroports saturés, où retards et annulations de vols sont fréquents.

Un rapport officiel présenté au Congrès a estimé que 16 terminaux devront être modernisés pour un budget de 3,7 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) afin de recevoir les près de trois millions de voyageurs attendus.