La FIFA a décidé de frapper fort mercredi en suspendant provisoirement deux membres de son comité exécutif soupçonnés de corruption pour la désignation de la ville-hôte du Mondial 2018, son président Joseph Blatter exigeant le respect des règles pour tout le monde.

«On a dû prendre la décision de suspendre deux membres du Comité de la FIFA», le Nigérian Amos Adamu et le Tahitien Reynald Temarii, a annoncé le président de la commission d'éthique, Claudio Sulser, lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Zurich.

«J'attends de tous les membres (...) de la famille de la FIFA qu'ils se comportent de manière honnête et sincère. Tout le monde doit respecter les règles», a de son côté affirmé Joseph Blatter, selon lequel «la société est pleine de démons».

La commission d'éthique a également suspendu provisoirement quatre officiels (Slim Aloulou, Amadou Diakite, Ahongalu Fusimalohi et Ismael Bhamjee) «en relation avec le processus de désignation des villes hôtes pour les Mondiaux en 2018 et 2022», selon un communiqué.

«À l'unanimité»

Ces mesures, à effet immédiat, sont «provisoires» et sur une «durée limitée» de 30 jours qui peuvent être prolongées de 20 jours supplémentaires, a ajouté M. Sulser.

La commission d'éthique a pris cette décision «à l'unanimité», estimant qu'elle avait une «tolérance zéro» pour la violation du code d'éthique de la FIFA, a-t-il précisé.

La Fédération internationale de football avait convoqué ces deux membres de son comité exécutif, MM. Adamu et Temarii, mercredi devant sa commission d'éthique chargée d'enquêter sur des soupçons de corruption, à la suite des révélations du Sunday Times dimanche.

Le quotidien britannique avait mis le feu aux poudres avec une enquête titrée «Coupe du monde: des votes à vendre». Le journal britannique citait principalement leurs deux noms. Amos Adamu, membre nigérian du comité exécutif de la FIFA, aurait réclamé 570 000 euros pour soutenir une candidature.

Reynald Temarii, vice-président de la FIFA et président de Confédération océanique de football (OFC), aurait quant à lui demandé 1,6 million d'euros au profit d'une académie de sports. Il aurait aussi affirmé que deux candidats à l'organisation du Mondial auraient déjà offert de l'argent à l'Océanie pour obtenir son vote.

Temarii clame son innocence

Le secrétaire général Jérôme Valcke a précisé que la commission avait obtenu du Sunday Times «l'intégralité» de l'enregistrement et qu'elle avait visionné le document mettant en cause les deux officiels.

«Je suis 100% certain de mon intégrité. Je prouverai que je suis un honnête homme», avait pourtant affirmé mardi matin M. Temarii sur le site internet britannique insideworldfootball.biz.

Joseph Blatter, qui a tenu à rappeler que dans le football «il y a les bons joueurs et les mauvais joueurs», s'est félicité de la rapide réaction de son organisation. «Le bon côté (dans cette affaire) est que nous avons réagi immédiatement» aux allégations de corruption, a-t-il dit.

«Tout le monde doit respecter les règles», a ajouté le président de la FIFA qui a rappelé que, en cas de non respect, son organisation «dispose des outils nécessaires pour intervenir. C'est ce que nous avons fait aujourd'hui».

L'Angleterre, la Russie, l'Espagne associée au Portugal et les Pays-Bas avec la Belgique, sont candidats à l'organisation de la Coupe du monde 2018. Le Qatar, l'Australie, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud le sont pour 2022.

La désignation des organisateurs des Mondiaux 2018 et 2022 est toujours maintenue au 2 décembre à Zurich, ont précisé les responsables de la FIFA.