Battue par le modeste Bélarus (0-1) à ses débuts dans les qualifications de l'Euro-2012, vendredi dernier, l'équipe de France devra au minimum ne pas perdre à l'occasion de son deuxième match de qualification l'opposant, mardi soir à Sarajevo, à la Bosnie-Herzégovine, le leader du groupe D.

Plus frustré par le résultat que par la manière face aux Bélarusses, Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur tricolore, a appelé à l'humilité et se contenterait d'un match nul à Sarajevo pour que les Bleus n'hypothèquent pas gravement leurs chances de se qualifier et ne perdent définitivement le peu de confiance qu'il reste après le fiasco de la Coupe du monde en Afrique du Sud.

«Ce n'est pas avec ce qui s'est passé vendredi que l'on peut fanfaronner en disant que l'on va aller en Bosnie pour gagner, mais il faut impérativement ramener quelque chose de Bosnie. À nous de bien préparer ce match pour ouvrir notre compteur», a plaidé Blanc au lendemain de la défaite face au Bélarus.

Vendredi soir, face à une formation visiteuse recroquevillée dans sa moitié de terrain, les Tricolores ont été archi-dominateurs et se sont procuré de nombreuses occasions sans concrétiser. Ils ont pris un but en toute fin de rencontre alors qu'ils entretenaient encore l'espoir de faire plier leurs adversaires. Une expérience à méditer, selon Florent Malouda, capitaine lors de cette confrontation.

«On a peut-être fait preuve de naïveté vers la fin en voulant aller chercher la victoire. Quelque part, on n'a pas préservé le point du match nul qui doit être le minimum. Il y a une leçon à retenir: quand on ne peut pas gagner un match, le minimum, c'est de ne pas le perdre», a expliqué le milieu de terrain de Chelsea.

La France n'a gagné qu'un seul de ses neuf matchs joués en 2010. Elle reste sur quatre défaites d'affilée. Le revers de vendredi avait été précédé d'un échec (1-2) en Norvège lors d'un match amical disputé au mois d'août, pour la première de Blanc, auquel s'ajoutent les deux défaites face au Mexique (0-2), puis à l'Afrique du Sud (1-2), lors des ultimes sorties au Mondial sud-africain.

Encore privé d'une partie de ses meneurs, comme Franck Ribéry ou Yoann Gourcuff, Blanc doit provisoirement renoncer à ses ambitions pour le jeu et veut voir, à Sarajevo, un commando capable de ne pas reculer.

«On va faire une équipe pour ramener des points, mais ramener des points, c'est facile à dire avant, car je pense que cela va être difficile. L'équipe bosniaque est, à mon avis, une des meilleures du groupe. Ce sera un bon test, on sera à l'extérieur dans un climat assez difficile», a prévenu le champion du monde 1998.

La Bosnie-Herzégovine, entraînée par l'ancien Parisien Safet Susic, a pris la tête du groupe D après sa victoire facile (3-0) au Luxembourg. La France est avant-dernière du groupe.

Les Bleus estiment qu'il ne faut pas tout jeter de leur prestation face au Bélarus.

«Il y a eu de bons trucs vendredi soir. On s'est bien battus. Mais on a été trop lents sur quelques occasions, on voulait surtout bien faire. On n'a peut-être pas pris assez de risques, a plaidé Jérémy Menez. Le match en Bosnie de mardi va être dur, mais c'est dans ce genre de difficultés qu'un groupe peut naître.»

Incapable de marquer, vendredi, la sélection tricolore aborde la rencontre avec un compartiment offensif décimé par les forfaits de Loïc Rémy, Louis Saha et Guillaume Hoarau, tous blessés face aux Bélarusses. Jimmy Briand a été appelé en renfort et Blanc récupère Karim Benzema, indisponible contre le Bélarus en raison d'une douleur à la cheville. L'attaquant du Real Madrid devrait être titulaire. Avec huit buts en 28 sélections, il est le meilleur buteur du groupe inexpérimenté emmené par Blanc en Bosnie-Herzégovine.