Malgré la douleur persistante, l'équipe nationale du Ghana a quitté la Coupe du monde de football de façon héroïque après être -littéralement- passée à quelques centimètres des demi-finales.

Une journée après leur défaite crève-coeur aux tirs au but face à l'Uruguay, les Ghanéens ont eu droit à la version sud-africaine d'un tapis rouge: une visite des résidences de Nelson Mandela et de son ex-épouse, Winnie Madikizela-Mandela, deux icônes de la lutte contre l'apartheid.

«C'est un rêve qui se réalise», a déclaré le milieu de terrain Derek Boateng après que l'équipe eut rencontré Nelson Mandela dans son manoir en banlieue de Johannesburg, samedi. «C'est une légende vous savez, et tout le monde parle de lui. C'est la première fois que nous le rencontrons.»

Cette visite a suivi celle effectuée à Winnie Madikizela-Mandela à sa résidence de Soweto, un arrondissement du sud-ouest de Johannesburg.

Les habitants ont accueilli les joueurs par de chaleureux applaudissements à leur sortie de l'autobus, sur lequel on peut lire «L'Espoir de l'Afrique». Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, a aussi remercié le Ghana pour son beau parcours au Mondial, se désolant tout de même de ne pas voir une nation africaine en demi-finales.

«Merci le Ghana pour avoir rendu fiers tout le continent et ses habitants, a dit le porte-parole Jackson Mthembu. Nous te saluons.»

La défaite des Black Stars, vendredi, aurait difficilement pu être plus déchirante. Avec seulement quelques secondes à faire à la prolongation et un pointage de 1-1, un tir du Ghana se dirigeant droit dans le filet a été bloqué de la main par Luis Suarez. Le penalty accordé sur la toute dernière action du match a été tiré par Asamoah Gyan. S'il avait marqué, le Ghana l'aurait emporté. Mais son tir a touché la transversale et l'Uruguay a gagné le match 4-2 aux tirs au but.

«Je suis OK. Je suis correct», a dit Gyan aux journalistes, semblant vraiment avoir chassé le désespoir qui l'a assailli après la rencontre.

«On doit juste mettre ça derrière nous et avoir du plaisir, a ajouté le défenseur Rahim Ayew. Ça fait partie du foot.»

Quand on lui a demandé comment il se sentait, le milieu de terrain Sulley Muntari a répondu: «Pas tellement bien».

«Mais M. Mandela et son ex-femme nous ont donné un peu de joie, a-t-il ajouté. Nous nous en remettrons.»

Le sélectionneur, Milovan Rajevac, prenait le tout avec philosophie.

«Nous sommes satisfaits de tout ce que nous avons accompli dans ce tournoi, a-t-il dit. C'est le plus grand succès de l'histoire du Ghana. Mais nous sommes certainement déçus et tristes après ce dernier match.»