Deux auditions, mardi et mercredi, à l'Assemblée nationale, un Conseil fédéral qui devrait sceller vendredi le sort du président Jean-Pierre Escalettes et officialiser la nomination de Laurent Blanc à la tête des Bleus: la semaine s'annonce décisive pour l'avenir d'une FFF ébranlée par le fiasco du Mondial.

Les politiques n'abandonnent pas le terrainMalgré l'avertissement lancé par la Fifa samedi contre «toute ingérence», les politiques ont bien l'intention de tirer au clair les raisons de la débâcle historique de l'équipe de France et de continuer à peser dans le processus de refonte de la Fédération française de football.

Dès mercredi, au lendemain de la piteuse élimination des Bleus, le président de la République Nicolas Sarkozy avait lancé pour octobre des «Etats généraux du football français» afin de «faire en sorte que les responsables tirent rapidement les conséquences» du désastre.

C'est désormais au tour de l'Assemblée nationale de tenter de trouver des explications. La commission des Affaires culturelles a ainsi convoqué pour mardi la ministre des Sports, Roselyne Bachelot, avant d'entendre mercredi le président Escalettes.

Une procédure qui s'explique par l'indignation unanime des élus face au spectacle pathétique offert par les Bleus au monde entier. Mais pour le moment, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a écarté toute idée de commission d'enquête parlementaire, lancée par deux députés de la majorité gouvernementale.

Mme Bachelot doit également annoncer «prochainement» la composition du comité de pilotage chargé de «définir la méthode et le contenu» des Etats généraux. L'identité de ses membres donnera déjà un aperçu des pistes que compte privilégier le ministère dans le grand chantier du mode de gouvernance de la FFF.



Vendredi, un Conseil de crise


La révolution annoncée aura-t-elle lieu? Le Conseil fédéral se réunit en tout cas pour faire le «bilan de la Coupe du monde» et se pencher sur les «suites à donner en tous domaines». En résumé, l'avenir du président de la FFF et l'identité du futur sélectionneur seront à l'ordre du jour.

Cette dernière ne fait pas de doute depuis plusieurs semaines. Un accord ayant été trouvé fin mai entre la FFF et Bordeaux, Laurent Blanc sera nommé en remplacement de Raymond Domenech, sans doute pour une durée de deux ans renouvelables, et emmènera dans ses valises son fidèle adjoint Jean-Louis Gasset avec pour objectif initial, une qualification pour l'Euro-2012.

Le volet proprement fédéral sera lui bien plus compliqué. Les propos de Mme Bachelot, jugeant la démission de M. Escalettes «inéluctable», ont certes fait réagir la Fifa mais ils ont ébranlé le dirigeant de 75 ans, très «abattu» depuis son retour d'Afrique du Sud, selon une source proche du dossier.

Le président de la +3F+ a avancé dans sa réflexion et s'est résolu à passer la main, de sources concordantes. Mais sera-t-il le seul à partir et quand? Dès vendredi ou plus tard pour éviter une vacance du pouvoir avant la tenue d'une Assemblée fédérale, seule habilitée à élire le Conseil fédéral et le président de la FFF? Le Conseil fédéral pourrait-il démissionner collectivement?

Ce qui est certain c'est qu'une mise sous tutelle de la Fédération par le ministère des Sports et la nomination d'un administrateur sont pour le moment exclues, ces options pouvant attiser la colère de la Fifa avec à terme des risques de suspension de la FFF.