La FIFA s'apprête à porter une attention particulière aux matchs de la Coupe du monde qui sont les plus vulnérables aux menaces de matchs truqués.

Le directeur des affaires légales de la fédération internationale, Marco Villiger, a déclaré vendredi que les derniers matchs de la phase de groupe présentaient les plus grands risques d'être soumis à des pressions extérieures, surtout ceux impliquant des équipes déjà qualifiées ou assurées de ne pas passer au tour suivant.

Les derniers matchs de groupe pour les 32 équipes en compétition se joueront entre mardi et vendredi.

«Nous utilisons nos ressources pour observer attentivement ces rencontres, a dit Villeger. De ne pas le faire serait naïf de notre part.»

Les études réalisées par la FIFA auprès de preneurs aux livres légaux et illégaux suggèrent que le Mondial a été «tout à fait propre» jusqu'à maintenant, aucun match ne présentant quelque doute que ce soit.

«Tout ce que nous avons vu montre que c'est un tournoi propre, mais ça ne veut pas dire que nous avons tout vu», a-t-il indiqué.

Aucun des joueurs, entraîneurs ou officiels présents n'a appelé la «ligne rouge» mise en place pour dénoncer toute approche faite par des gens tentant de fixer le résultat des matchs. Villeger a ajouté que toute alerte amènerait la FIFA à visiter l'équipe visée avant le match pour indiquer à ses joueurs que leur match soulevait des doutes.

La FIFA considère le trucage de match par des parieurs liés à des groupes criminalisés comme étant la plus grande menace à l'intégrité du football, un danger croissant depuis la dernière Coupe du monde en Allemagne. La police allemande travaille d'ailleurs de concert avec la FIFA sur une enquête touchant plus de 200 matchs suspects touchant au moins 12 pays.

«Si vous m'aviez posé la question en 2006, je vous aurais dit que je ne croyais pas que la Coupe du monde pouvait être la cible de parieurs illégaux», a admis Villeger.

La FIFA a créé une compagnie - Early Warning System - qui observe les paris à l'échelle planétaire auprès de 400 preneurs aux livres licenciés. Elle s'est également rapprochée d'Interpol et se construit un réseau d'informateurs pour contrecarrer les plans de ceux désirant fixer les résultats des matchs. Le plus gros défi est d'infiltrer les marchés de paris illégaux dirigés par les groupes criminalisés du sud-est de l'Asie.

«Nous réalisons que la surveillance n'est pas suffisante, a admis Villger. Il y a définitivement place à amélioration.»

Alors qu'elle en apprend plus sur les réseaux clandestins, la FIFA se dit prête à revoir les 853 matchs disputés à travers le monde pour déterminer l'identité des 32 participants au tournoi sud-africain.

«Si nous devions apprendre que des irrégularités sont survenues pendant les qualifications, alors nous examinerions cela de plus près.»

Villeger a tenu à préciser que des mesures disciplinaires pouvaient être imposées de façon rétroactive pour toute rencontre compétitive. La FIFA peut remonter de 10 ans pour imposer de telles sanctions.

«Nous pourrions sanctionner une équipe et possiblement la bannir de tournois futurs», a conclu Villeger.