La rencontre France-Mexique a une fois mobilisé les supporters de Montréal qui ont quitté le Barouf avec force cris. «C'est à moitié mérité, parce qu'avec des buses, tu peux pas faire des miracles», constatait, amer, Charles Montamat, un jeune Français croisé à la sortie de l'emblématique bar de la rue St-Denis.

Les choses n'avaient pourtant pas si mal commencé. Les habituels drapeaux et tee-shirts bleus étaient de sortie ainsi que les fameuses vuvuzuelas, l'instrument vedette de cette coupe du monde. «C'est comme notre vaudou», blague Olivier Rault, 37 ans, directeur adjoint de l'ITHQ.

Parmi le bleu, blanc, rouge, se cachaient quelques supporters du Mexique, plus ou moins confiants quant à l'issue du match. «La France, c'est une équipe puissante qui a un jeu élaboré: ce sont des joueurs avec plus d'expérience», commente Juan Carlos Solano. Preuve de son ouverture d'esprit, ce Mexicain tenait dans la même main un drapeau du Mexique et un drapeau de la France.

Du côté des Français aussi on voulait voir les choses du bon côté. «C'est pas forcément la meilleure équipe qui gagne, alors pourquoi pas nous?», demande Benoît Lefebvre, un jeune Français de 30 ans. Malheureusement, le moral des fans a été entamé par le premier but du Mexique, marqué en deuxième mi-temps.

«Si j'étais à Paris, je brûlerais la maison de Domenech!», lâche, plus révolté que dépité, Adama Savadogo, un étudiant français installé à Montréal depuis huit ans. La liste des rancoeurs envers le sélectionneur de l'équipe de France est longue.

«Il fait jouer des joueurs super brûlés, et mauvais depuis longtemps. Il est critiqué depuis la nuit des temps! C'est dommage pour les joueurs de rater une Coupe du monde et de finir ta carrière comme ça, c'est terrible! », poursuit Adama Savadogo.

Le deuxième but Mexicain finit d'achever le peu d'espoir qui pouvait persister parmi les fans. «C'est bon, (les joueurs) peuvent faire leurs valises et sortir leur bâton de golf, ils sont en vacances là c'est clair, soupire un spectateur. Oh! 2-0 contre le Mexique, faut pas déconner!»

Trois minutes de prolongation ne suffiront pas à changer l'issue du match, qui se termine sous les sifflets et les huées. Quelques supporters Mexicains rejoignent la rue en criant et en dansant tandis que des «J'ai honte d'être Français» de circonstance se font sentir.

Philosophe, le jeune Théotime Desserteaux, 19 ans, préférait voir les choses du bon côté. «C'est très décevant, mais c'est la vie. Il faut rester confiant», dit-il. L'équipe de France se rapproche de l'élimination et scellera son sort lors de son prochain match contre l'Afrique du Sud.