L'équipe de France, qui a changé de système, a concédé un nul décevant (0-0) contre une faible formation d'Uruguay réduite à dix en toute fin de match, vendredi au Cap, et les Bleus, en panne offensivement, avancent toujours sans certitudes après leur entrée dans le Mondial dans le groupe A.

Ce nul n'est pas décisif, l'autre match du groupe, Afrique du Sud-Mexique, s'étant également soldé sur un score de parité, 1-1.

Au Mondial 2006, les Bleus avaient fait nul (0-0) contre la Suisse pour débuter, mais avaient fini vice-champions du monde. À l'Euro 2008, le nul inaugural (0-0) contre la Roumanie avait débouché sur une élimination au premier tour. Où se situent les Français? Il est impossible d'y répondre.

En tout cas, il y a un signe inquiètant: Raymond Domenech a surpris en changeant de système -exit le 4-3-3 des trois matchs de préparation et retour au 4-2-3-1- mais le résultat n'a pas été probant. Le système change, l'efficacité -ou plutôt le manque d'efficacité- non.

L'équipe de France reste un conglomérat de joueurs mais pas une équipe dont les composantes se trouvent bien sur le terrain. Le jeu manque de liant et la finition est rouillée. «C'est un petit manque de réussite qu'il va falloir essayer de rectifier pour la suite. On s'est déjà créé des occasions, c'est déjà intéressant mais c'est vrai qu'on aurait préféré les mettre au fond. On avait joué ce match pour le gagner, maintenant il reste deux matchs et on va essayer de bien les aborder, de bien jouer au foot, de prendre du plaisir et de les remporter pour pouvoir se qualifier», analyse le milieu français Yoann Gourcuff.



Diaby aux dépens de Malouda


Le grand gagnant du retour à l'ancien schéma est Diaby, qui a fêté vendredi sa sixième sélection et sa deuxième titularisation en Bleu dans un Green Point Stadium rempli par les fans sud-africains et leurs fameux vuvuzelas.

Le grand perdant est Malouda. Pourquoi, lui, qui sort d'une saison pleine à Chelsea? Selon le journal L'Équipe, il y aurait eu un «clash» entre «Flo» et Raymond Domenech jeudi matin lors du dernier entraînement à huis clos à Knysna, camp de base des Bleus. Le sélectionneur aurait reproché au Guyanais d'être «trop agressif» lors de cette séance. Malouda est toutefois entré en fin de match, tout comme Henry et Gignac.

Diaby, dont les entrées en fin de match en préparation avaient été remarquées pour sa capacité à éliminer ses adversaires et trouver les intervalles, a été très en vue. Il y avait parfois chez lui quelque chose du grand Vieira du Mondial 2006.

Mais le travail de Diaby fut en partie gâché par un Anelka qui pose toujours problème. L'avant-centre revient toujours chercher ses ballons trop bas et continue à désarçonner ses partenaires par son positionnement.

Domenech calme Toulalan



Il est également visible que la relation technique entre Anelka et Gourcuff est inexistante. Y-a-t-il un problème humain?

Govou, à droite, interpelle toujours. Il a d'ailleurs raté une occasion en or dès la 7e minute sur un caviar de Ribéry.

Pour le reste de l'équipe, la faible opposition proposée par l'Uruguay n'a pas permis de se faire une idée plus précise. Lloris a manqué une sortie (13e) et Gallas s'est fait peur contre Forlan (16e). Sans conséquences.

Toulalan, lui, a voulu en venir aux mains avec un Uruguayen et Raymond Domenech est rentré sur le terrain dans la confusion pour calmer son joueur! Le «Celeste» Lodeiro a été exclu en fin de match pour un mauvais geste sur Sagna (81e).

Il reste deux matchs aux Français, le 17 juin contre le Mexique à Polokwane et le 22 juin contre l'Afrique du Sud à Bloemfontein pour tenter de trouver des repères et savoir où ils en sont.