La star des États-Unis, Landon Donovan, n'a «pas peur» des Anglais, qu'il affrontera samedi lors de son premier match dans le Mondial 2010 et qu'il connaît bien pour avoir évolué avec succès en Premier League cette saison.

«J'ai affronté beaucoup de leurs joueurs. J'ai du respect pour cette équipe. Mais certainement pas peur d'elle. Nous avons le sentiment de pouvoir rivaliser», dit le meilleur buteur de l'histoire en sélection américaine (42 buts en 123 sélections).

Si les Américains devaient susciter une immense surprise en battant les Anglais, l'exploit passerait vraisemblablement par le milieu offensif du Galaxy de Los Angeles, le seul joueur hors normes de la solide équipe de Bob Bradley.

«La clé pour les États-Unis sera d'approvisionner Landon en bons ballons», résume l'entraîneur d'Everton, David Moyes, qui n'a eu qu'à se féliciter du court prêt du joueur par la franchise américaine cet hiver.

Depuis son adolescence californienne, Donovan est promis à un grand avenir dans le soccer. Lors du Mondial 2002, qui avait vu les Américains accéder aux quarts de finale, il avait été désigné meilleur jeune du tournoi.

Mais l'étoile de ce joueur extrêmement technique, étincelante chez lui, a eu plus du mal à briller en Europe, par la faute de deux passages ratés en Allemagne, au Bayer Leverkusen et au Bayern Munich, et d'une Coupe du monde 2006 à oublier.

«Grandi»

À en croire son entraîneur Bob Bradley, Donovan «a montré lors de l'année écoulée une grande maturité, beaucoup de confiance et de motivation. Il décrit volontiers combien il a changé. Je crois que le bon terme, c'est qu'il a grandi».

À 28 ans, Donovan est l'un des joueurs les plus expérimentés de la jeune sélection américaine. Quand il revient sur ses désillusions allemandes, il évoque «une personne égocentrique, qui pensait avoir déjà tout vu et n'était pas prête.»

Son passage à Everton a tout changé. «C'est une expérience qui n'a pas de prix. Je suis devenu un meilleur joueur», explique Donovan. Ce séjour lui a surtout prouvé qu'il pouvait être compétitif dans le championnat le plus relevé du monde, dont il a été désigné meilleur joueur du mois dès son arrivée, en janvier.

«Cet épisode m'a donné une grande confiance avant d'affronter l'Angleterre», explique le joueur, selon qui ses adversaires seront soumis à une pression immense: «Si on passe au travers en Coupe du monde, les gens s'en foutront un peu. Mais si l'Angleterre se manque, ce sera vécu comme une catastrophe pour le pays, pour les familles, pour tout un peuple.»

«Nous avons plus de joueurs que par le passé à évoluer au haut niveau. On saura très bientôt si nous sommes vraiment bons», conclut Donovan.