La Turquie espère pour la première fois obtenir l'organisation de l'Euro de football, lors de la désignation de l'élue par l'UEFA vendredi à Genève. La France et l'Italie sont ses concurrentes pour devenir pays hôtes de l'Euro 2016.

Les plus hautes autorités de l'État turc se sont investies dans le projet et le président Abdullah Gul participera à la présentation du dossier, vendredi, devant les 13 membres votant de la commission exécutive de l'Union européenne de football (UEFA).

Le premier ministre turc a garanti une enveloppe de 920 millions d'euros pour réaliser les neuf stades nécessaires à l'organisation de cette compétition pour la première fois élargie à 24 équipes.

La Turquie, pays laïc à majorité musulmane, estime que lui attribuer l'événement «apporterait une grande contribution à la mission de l'UEFA d'intégration de différentes cultures.»

«Nous représentons la nouvelle Europe», a déclaré Mahmut Ozgener, président de la Fédération turque de soccer, qui fait acte de candidature pour la troisième fois d'affilée.

La Turquie n'a jamais organisé un événement majeur en soccer, et n'était pas encore membre de l'UEFA quand le premier championnat d'Europe a été organisé en France en 1960. Elle a été intégrée deux ans plus tard.

En comparaison, la France et l'Italie, vieilles nations du soccer européen, ont organisé des Coupes du monde et des championnats d'Europe.

Chacune des deux croit que l'organisation de l'Euro 2016 lui permettrait de moderniser ses stades qui ne correspondent plus aux critères actuelles. L'Italie a organisé pour la dernière fois la Coupe du monde en 1990, la France en 1998.

La candidature française nécessite 1,7 milliard d'euros pour préparer 12 stades, dont quatre nouvelles enceintes, avec 662 millions d'euros provenant de fonds publics.

La commission d'évaluation technique s'est inquiétée du fait que moins de la moitié du milliard d'euros de fonds privés requis soit déjà assuré.

«Notre principale garantie pour l'UEFA et que notre projet ne dépend par de l'Euro, a déclaré Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP). Nos stades seront rénovés quoi qu'il arrive.»

L'Elysée a annoncé jeudi que le président de la République Nicolas Sarkozy se rendra à Genève pour soutenir la candidature de la France.

Le dossier aurait reçu la bénédiction de Michel Platini, le président de l'UEFA, capitaine de l'équipe de France victorieuse de l'Euro 1984. Platini doit rester neutre de par sa fonction et ne participera pas au vote vendredi.

L'Italie semble en retrait, l'UEFA ayant détecté des problèmes potentiels pour les stades, le coût de la billetterie, les aéroports régionaux et le manque de clarté globale du dossier.

Paolo Maldini, mythique joueur de la Squadra Azzurra et du Milan AC, participera à la présentation du dossier italien.

L'UEFA voudra choisir un dossier solide pour 2016, alors que l'Ukraine peine à achever ses infrastructures pour la co-organisation de l'Euro 2012 avec la Pologne.