Révélation du Mondial-2006 où il avait marqué le but le plus rapide de l'épreuve, le Ghanéen Asamoah Gyan, désormais incontournable dans l'attaque des Black Stars, veut mettre l'Afrique à ses pieds lors du premier Mondial disputé sur le continent africain.

On joue depuis à peine plus d'une minute -68 secondes exactement-, et un éclair vient de transpercer les filets de Petr Cech, le portier de la République Tchèque. Ce 17 juin 2006, le Ghana s'ouvre au monde du football avec le premier but de son histoire en Coupe du monde, et Gyan, son jeune attaquant de 20 ans, vient de crever l'écran.

«Ce but, j'y pense tous les jours», confie Gyan quatre ans après. «Quand ça va mal, je me repasse la vidéo, et quand ça va bien, aussi !», sourit-il.

Il peut sourire, le «babyjet» ghanéen, car sa trajectoire n'a pas toujours été linéaire, en clubs comme en sélection, de l'Allemagne 2006 à l'Afrique du Sud 2010.

Gyan s'est seulement établi comme fer de lance de l'attaque ghanéenne lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations en janvier, où l'attaquant a porté à bouts de bras son pays jusqu'en finale, perdue contre l'Egypte (1-0).

Trois buts, dont deux décisifs en quart puis en demi-finale, ont effacé d'un coup une CAN-2008 ratée, où le prodige blessé ne fut que le fantôme de lui-même, provoquant colère et exaspération au Ghana, au point même de recevoir des menaces de mort.

Compétition entre Africains

Après avoir enfin mis le Ghana à ses pieds, l'attaquant souhaite en faire de même avec le continent africain, qui accueille pour la première fois la Coupe du monde.

«Je n'en peux plus d'attendre ce moment. Quand j'étais jeune, à Accra, je rêvais de la Coupe du monde. Et maintenant, cela va être la 2e à laquelle je participe !», se réjouit-il.

«Je peux vous dire que nous les Africains, pas seulement moi, nous en sommes très heureux car personne ne pensait que ce serait possible», explique-t-il.

Le buteur réalise à point nommé une saison pleine, enfin débarrassé des soucis physiques qui ont empoisonné son début de carrière.

«Je sors d'une bonne saison, et mentalement, ça fait du bien», reconnaît-il. Je crois que je me suis bien préparé pour le tournoi».

Avec Rennes, il s'est affirmé comme un des meilleurs buteurs du Championnat de France, avec 13 buts, son meilleur total depuis son arrivée en Europe (15 buts en 52 matches de Serie B avec Modène, 10 buts en 31 de Serie A avec Udinese).

Le joueur peut remercier le club breton, qui lui a adjoint les services d'un médecin durant l'été 2009, afin de l'accompagner durant ses vacances au Ghana, pour qu'il puisse enfin suivre une préparation d'avant-saison digne de ce nom.

«Et puis il va y avoir une compétition entre toutes les équipes africaines pour être la meilleure. Jamais une sélection africaine n'a réussi à atteindre les demi-finales de la compétition. Et tous les Africains l'espèrent!», lance-t-il.