Le choc du forfait de Michael Ballack n'est pas encore digéré, mais Joachim Löw doit réagir vite: le sélectionneur allemand a moins d'un mois avant le Mondial-2010 (11 juin-11 juillet) pour pallier l'absence de son capitaine, sa seule véritable star.

Lundi en fin d'après-midi, Ballack a rejoint ses coéquipiers en Sicile, comme prévu. Mais ce qui n'était pas prévu, c'est que le milieu de terrain de Chelsea arrive avec des béquilles, le pied droit plâtré, avec un certificat médical le privant de sa troisième et dernière Coupe du monde.

Ballack, victime d'un violent tacle de Kevin-Prince Boateng en finale de Coupe d'Angleterre samedi avec son club de Chelsea, a tenu à passer malgré tout quelques jours avec la sélection.

Sans son emblématique N.13, qui devait honorer sa 100e sélection le 3 juin contre la Bosnie lors du dernier match de préparation, la Nationalmannschaft fait sans doute moins trembler ses adversaires, même si elle a déjà joué, et gagné, sans Ballack, comme durant les qualifications pour l'Euro-2008.

«Il est clair que cela sera plus difficile sans Ballack, mais on garde les mêmes ambitions qu'avant», à savoir un 4e titre mondial, a insisté Löw.

Le sélectionneur, déjà en quête d'un gardien de but depuis le forfait de René Adler, se retrouve devant un sérieux casse-tête: il a perdu son capitaine, son meneur de jeu et son deuxième meilleur buteur (42 buts).

Schweinsteiger confiant

Le brassard de capitaine, porté par Ballack depuis 2004, pourrait revenir à Miroslav Klose, le joueur le plus capé (94). Mais le meilleur buteur du Mondial-2006 a passé une bonne partie de la saison sur le banc des remplaçants au Bayern Munich.

Le nouvel homme fort des vice-champions d'Europe 2008 pourrait être Bastian Schweinsteiger. «Bastian va devoir prendre encore plus de responsabilités dans l'entre-jeu», a avancé Löw.

A 25 ans et déjà 73 sélections, Schweinsteiger, replacé dans l'axe par Louis van Gaal, est l'un des artisans de la fabuleuse saison du Bayern, qui a déjà réalisé le doublé Coupe/Championnat d'Allemagne et dispute samedi la finale de la Ligue des champions.

Le Bavarois a accueilli la nouvelle avec aplomb: «C'est bien sûr une perte en raison de sa personnalité et de son rôle, mais je reste confiant, car l'Allemagne n'a jamais été l'équipe avec les meilleurs joueurs, mais l'équipe la plus forte collectivement».

Dans l'entre-jeu, il pourrait être entouré par des joueurs certes doués mais sans grande expérience comme Mesut Özil (8 sélections), Sami Khedira (3), Toni Kroos (2) ou jouant hors position comme Lukas Podolski.

Löw, qui a dévoilé une liste de 27 joueurs, a en tous cas exclu de rappeler Thomas Hitzlsperger et surtout Torsten Frings, pourtant indiscutable jusqu'à l'Euro-2008, mais désormais jugé trop lent.

A moins qu'il n'arrive malheur lors de la finale de la Ligue des champions, samedi à Madrid, à l'un des sept joueurs du Bayern présélectionnés... «Il faut espérer qu'ils restent en bonne santé», a lâché Löw.