Battus et blanchis à trois reprises l'an dernier par les Timbers de Portland, l'Impact de Montréal a conjuré le mauvais sort dès son match d'ouverture locale en obtenant le match nul, 1-1, dimanche devant 13 034 spectateurs.

Il a toutefois fallu que les Montréalais puisent dans leurs réserves mentales pour revenir à la hauteur d'une équipe de Portland réputée pour sa défense de fer. Comme un symbole, le salut est venu du nouveau capitaine, Nevio Pizzolitto, sur un penalty.

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Après une faute pas forcément évidente de Kirk Quavas sur Roberto Brown à la 81e minute, le grand défenseur central a remporté son duel face à Steve Cronin, en le prenant à contre-pied.

«Je pense que c'était plus que juste, a analysé Marc Dos Santos au coup de sifflet final. Roberto dominait et il s'est fait tenir. D'où je suis placé, c'est un penalty clair. On méritait d'égaliser.»

S'il y a des choses qui ne changent pas, c'est bien la bataille en milieu de terrain que se livrent ces deux équipes depuis plusieurs années. Une vraie partie d'échec entre les champions de la saison régulière et les champions des séries en 2009. Sauf que l'Impact a mieux bougé ses pions cette fois. Avec notamment l'entrée de Brown qui a fait parler son expérience.

«Il y a eu peu d'occasions, ce qui est semblable au match de l'an dernier. Par contre, on ne trouvait pas de solutions alors qu'aujourd'hui, on a su réagir. Brown aurait même pu nous donner la victoire, en fin de match», a ajouté l'entraîneur montréalais en référence au coup de tête non cadré du Panaméen sur un centre d'Adam Braz.

Après avoir remporté leurs deux premiers matchs de la saison, les Timbers ont fait honneur à leur réputation en quadrillant parfaitement le terrain grâce à un bloc compact.

«Portland a été bien organisé, a expliqué Patrick Leduc, entré en jeu en deuxième période. On n'a pas su exploiter les rares espaces qu'ils nous ont donnés. Cela dit, c'est toujours positif de faire match nul lorsqu'on marque en deuxième.»

Dans ces conditions où les espaces sont aussi rares qu'un siège vide au Stade Saputo, la différence peut se faire sur une erreur défensive ou un exploit individuel.

Ces deux énoncés se sont vérifiés à la 66e minute lorsque Ryan Pore a éliminé trois joueurs montréalais avant de tromper Matt Jordan d'un tir à ras de terre. Dos Santos avait pourtant prévenu ses troupes que Pore, milieu droitier qui joue à gauche, adore repiquer dans l'axe.

«Au soccer, il y a des moments magiques et Pore en a vécu un. De notre côté, on ne peut pas être contents quand un milieu de terrain dribble quatre ou cinq défenseurs», a expliqué Dos Santos.

Un duo rapide

La première occasion de la rencontre a été à mettre au crédit des Timbers. À la suite d'une belle combinaison entre Johan Claesson et Brian Farber sur le côté droit, George Josten n'est pas parvenu à déjouer Jordan avec son tir en pivot (15e).

En alignant Reda Agourram et Peter Byers, Dos Santos avait choisi un duo d'attaquants qui allie vélocité et puissance.

Illustration à la 22e alors que l'Antiguais a été fauché à la limite de la surface de réparation après avoir pris de vitesse la défense des Timbers. Felipe Soares, qui faisait ses débuts officiels, a expédié le coup franc au-dessus du cadre.

Quelques minutes plus tard, c'était au tour de Reda Agourram de filer vers le but adverse mais sa lourde frappe a été déviée en coup de pied de coin par Steve Purdy. L'ancien buteur de l'Attak a montré des choses intéressantes mais a aussi pris quelques mauvaises décisions dans les derniers 30 mètres.

«Je ne m'attends à ce qu'il soit le meilleur joueur de l'Impact à son âge, mais il travaille fort, il a une bonne attitude et vous allez le voir marquer des buts. Il doit trouver des meilleures situations pour marquer», a expliqué le coach de l'Impact.

Dès le début de la deuxième mi-temps, Portland a accru la pression devant le but montréalais. Le coup de tête de Purdy aurait même pu faire trembler les filets sans l'intervention sur la ligne de Leonardo di Lorenzo, posté au premier poteau. Le jeune Doug DeMartin a également raté un but tout fait juste avant... l'égalisation montréalaise.

Dans ce contexte, l'Impact a-t-il gagné un point ou en a-t-il perdu deux avec ce nul? Verre à moitié plein ou a moitié vide?

«Je n'aime pas le résultat, c'est loser d'être content d'un point. On va le prendre mais, à la maison, ce n'est pas assez», a tranché Dos Santos.

«On a commencé avec la bonne mentalité et on l'a gardée durant tout le match, a assuré le défenseur Adam Braz. On aurait pu être meilleurs dans la possession du ballon. On a perdu trop de ballons faciles, mais c'était mieux que lors du premier match. On peut voir ce résultat comme quelque chose de positif pour la rencontre de Toronto.»

La Ville reine sera la prochaine escale montréalaise, mercredi, à l'occasion du début du Championnat canadien.