Le Barça de Guardiola n'en finit plus de faire souffrir mille tourments au Real Madrid: il l'a mis KO samedi en remportant son quatrième «Clasico» d'affilée, 2-0 à Santiago Bernabeu, et en prenant 3 points d'avance en tête de la Liga.

A sept journées du terme, le coup est parfait pour le Barça, champion d'Espagne en titre, puisqu'il s'empare aussi de l'avantage en cas d'égalité entre les deux équipes (les Catalans s'étaient déjà imposés 1-0 à l'aller au Camp Nou).

Les joueurs du Barça, qui connaissaient l'importance de ce choc des titans, ont fêté cette victoire à coups d'accolades sur la pelouse d'un Bernabeu consterné.

Le Real, qui criait vengeance après la monumentale correction de la saison dernière dans son stade (6-2), a finalement pris un gros coup sur la tête alors qu'il a déjà dit au revoir à la Coupe du Roi et à la Ligue des champions.

Et il n'y a rien à dire, tant le Barça a été à l'aise, s'imposant sur des buts de Messi (33) et Pedro (56).

L'entraîneur du Barça Josep Guardiola avait réservé une petite surprise tactique avec la titularisation de Daniel Alves, défenseur latéral droit, aux côtés de Messi et Pedro en attaque. Et cela a fonctionné.

Le Barça a parfois joué à la passe à dix avec des Madrilènes courant dans tous les sens, ce qui était insoutenable pour le public du Bernabeu, qui a commencé à quitter le stade plus de 10 minutes avant la fin.

L'Argentin Lionel Messi, plus que sur un nuage actuellement, a quant à lui remporté haut la main son duel à distance avec le Portugais Cristiano Ronaldo, son prédécesseur au classement du Ballon d'Or.

40e but pour Messi

Messi, auteur d'un exceptionnel quadruplé mardi contre Arsenal en Ligue des champions, a été un casse-tête permanent pour la défense du Real.

Il a ouvert le score en demandant à son partenaire Maxwell de jouer rapidement un coup-franc. Il s'est emparé du ballon et après un relais parfait avec Xavi, a contrôle le ballon du torse (et légèrement du bras?) pour mettre dans le vent Albiol et ensuite tromper Casillas (33). Son 40e but toutes compétitions confondues cette saison.

Il conforte aussi sa première place au classement des buteurs (27 buts) alors qu'Higuain (24 buts), déjà décrié après l'élimination contre Lyon en C1, est encore passé à côté d'un grand rendez-vous.

Le second but du Barça a été l'oeuvre de Pedro, parfait lieutenant de Messi et lui aussi lancé par une passe lumineuse de l'éclaireur Xavi (56).

Le Real a évidemment tenté de réagir. Rafael Van der Vaart a eu une formidable balle de 1-2 mais il a buté sur Victor Valdés, toujours aussi décisif (59).

Le Barça a ensuite eu deux énormes occasions de 3-0, par l'inévitable Messi, mais Casillas a cette fois remporté son duel (72 puis 78).

En résumé, le «collectif» du Barça a eu raison de «l'ambition» du Real pour reprendre les expressions d'avant-match de Cristiano Ronaldo.

Le club catalan a remporté sa première «finale» à Madrid en attendant celle, toujours hypothétique, de la Ligue des champions, le 22 mai.