Sept journées à disputer et trois équipes -l'Inter Milan (1re, 63 pts), l'AS Rome (2e, 62 pts) et l'AC Milan (3e, 60 pts)- qui se «collent» au classement: voilà les ingrédients d'une fin de Championnat plus disputée que jamais en Italie.

Samedi, la 32e journée offre a priori l'avantage à l'Inter, leader et championne en titre qui accueille Bologne (15e), tandis que ses poursuivantes se déplacent respectivement à Bari (10e), promu qui a déjà donné beaucoup de fil à retordre aux meilleurs, et Cagliari (12e).

Seulement l'Inter va devoir composer avec plusieurs problèmes.

Dernière représentante de la Serie À en Ligue des champions, elle a été la seule à jouer en semaine (succès 1-0 face au CSKÀ Moscou): un surcroît certain de fatigue auquel s'ajoute la suspension de quatre titulaires, et non des moindres -les défenseurs Maicon, Lucio et Zanetti, l'attaquant Eto'o-, tandis que le meneur de jeu Sneijder, touché à une cheville, est très incertain.

Mais surtout, elle n'arrive plus à enchaîner les victoires en Championnat où elle reste sur une défaite face à la Roma (2-1) il y a une semaine et, plus largement, sur cinq points pris seulement sur 15 possibles depuis début mars.

«Le Championnat n'est pas une lutte à trois, mais une lutte d'une équipe (l'Inter, NDLR) contre beaucoup d'autres choses», a cependant souligné jeudi soir Jose Mourinho, exceptionnellement sorti de son silence médiatique en Italie le temps d'un «chat» avec les abonnés de la chaîne TV de l'Inter.

S'il procède toujours par allusions, le message du technicien portugais ne change pas: son équipe est sciemment défavorisée par les décisions arbitrales.

«Aujourd'hui je ne suis pas un homme heureux dans le football italien mais je suis heureux à l'Inter, a continué Mourinho. C'est une grande fierté d'entraîner cette équipe, de travailler pour un club qui me plaît, avec des tifosi qui ont vécu des moments difficiles et qui seulement des années après ont su pourquoi (le scandale des matches truqués qui a éclaté en 2006, NDLR)».

À l'inverse de la quadruple championne en titre, la Roma a le vent en poupe. Invaincue depuis 21 matches (15 victoires, 6 nuls), elle est revenue à une longueur après avoir pourtant compté jusqu'à 14 points de retard fin octobre. Euphorique, au point même que joueurs et supporteurs donnaient presque l'impression d'avoir gagné le titre après le succès contre l'Inter, le club de la capitale croit dur comme fer à la conquête du scudetto.

Quant à l'entraîneur romain Claudio Ranieri, il n'a pu s'empêcher de répondre à son homologue de l'Inter vendredi: «Mourinho doit rester serein, il y a des erreurs de part et d'autre. Ca ne sert à rien de suspecter, les arbitres aussi se trompent».

Le Milan, enfin, apparaît un peu plus en retrait. Si rien n'est perdu, l'équipe, pénalisée par les blessures de Nesta, Beckham et Pato, ne dégage pas la même force que ses concurrentes, comme l'ont montré ses trois derniers matches (2 nuls, 1 défaite).