Le Nigeria, en dominant un Mozambique timoré (3-0), s'est qualifié pour les quarts de finale de la CAN-2010 grâce à un doublé en deux minutes d'Odemwingie, détonant dans une apathie générale et qui laisse entiers les doutes planant sur les Super Eagles, mercredi à Lubango.

Le troisième but, signé Martins, demeurait anecdotique (85e). Car l'essentiel pour le Nigeria était d'assurer sa 2e place du groupe C, derrière l'Égypte.

Les deux équipes ont dû s'adapter à la fraîcheur de Lubango qui tranchait avec la touffeur de Benguela. Les organismes étaient-ils rouillés? A moins que l'enjeu ne les ait tétanisés: toujours est-il que le fameux quart d'heure d'observation a duré 44 minutes!

Puis les Super Eagles se sont réveillés, et ont tué le match au meilleur moment, juste avant et juste après la pause, par deux buts d'Odemwingie: d'abord une frappe placée aux abords de la surface (45e) puis à l'issue d'une contre-attaque menée par un Yakubu altruiste (47e).

Odemwingie, peut-être le seul à surnager, étire ainsi le sursis de son sélectionneur Shuaibu Amodu à la tête des Super Eagles. En guise de remerciement, l'entraîneur a d'ailleurs confié le brassard à son attaquant né en Ouzbékistan à la sortie de Yakubu (68e).

Naïveté et timidité

Les Nigérians ont exploité les lacunes mozambicaines côté droit (pauvre Chapanga...) et une certaine naïveté mêlée de timidité. Car les Mambas n'ont guère pesé offensivement, malgré quelques brèches ouvertes par Pelembe et la tête de Monteiro contraignant le gardien nigérian Enyeama à un exploit (68e).

Sinon, que de lenteur générale! Une image la résume: lorsque Yakubu a hérité d'un ballon dans la surface et, seul face au gardien adverse, a tergiversé pour se faire reprendre par la défense (39e)... Il en aurait peut-être été autrement avec le véloce Martins, entré en seconde période seulement.

Dans ce jeu laborieux, les acteurs s'en remettaient au ballon, c'est-à-dire à sa capacité, largement décriée par ailleurs, de flotter. Les deux équipes ont donc cherché à en profiter en multipliant les frappes lointaines. Les Super Eagles auraient pu corser l'addition sans un dernier réflexe de Rafael devant Obinna Nsofor (90e).

L'exploit d'une première qualification mozambicaine pour les quarts semblait hors de portée. Mais que ce Nigeria-là passe en demi-finale relèverait aussi de l'exploit...

Pharaons parfaits

De son côté, l'Egypte a continué son sans-faute en venant à bout sans forcer (2-0) d'un Bénin privé de sa pièce maîtresse Sessegnon.

Peu habitué aux honneurs dans son couloir droit, Al-Muhamadi a profité du repos de nombreux titulaires (Zidan, Fathi, Moawad, Gomaa, Abd Rabou) pour s'offrir un moment de gloire et s'illustrer sur les deux premiers buts.

D'abord en profitant d'un Djidonou endormi, à l'image de son équipe, pour rapidement ouvrir lui-même la marque (7), avant de provoquer en centrant le but de Moteb (24).

Personne ne leur demandait d'être géniaux devant les modestes Ecureuils, mais les Pharaons, la seule équipe à avoir remporté ses trois matches du premier tour, ont eu l'élégance de faire proprement le travail.

Et même s'ils ont ensuite logiquement tenté de se préserver encore un peu plus dans l'optique de leur quart de finale, peut-être contre le Cameroun, ils auraient pu aggraver la marque.

Cette victoire leur suffit néanmoins pour prolonger leur série d'invincibilité qui remonte à 2004 et que, bien timidement, ni Koukou (17), ni Omotoyossi (59), ni Ogunbiyi (66), n'ont réussi à interrompre alors que la victoire était indispensable pour espérer se qualifier.

Pour les Béninois privés sur suspension de leur seul joueur majeur, le Parisien Sessegnon, le morceau était encore une fois trop gros pour eux, même s'ils ont haussé le ton après la pause.

Après un nul et deux défaites, ils doivent donc penser au retour.