Le joueur le plus cher de la planète, les deux clubs les plus «riches» du monde, des salaires annuels mirifiques: le «clasico» dimanche entre le FC Barcelone et le Real Madrid est une affiche millionnaire qui donne le tournis financier.

A ma gauche, Cristiano Ronaldo, arrivé cet été au Real pour un montant record de 94 millions d'euros et le Brésilien Kaka (65 M). A ma droite, Zlatan Ibrahimovic, le joueur le plus cher payé de l'histoire du Barça (plus de 70 M, compte tenu de l'échange avec Samuel Eto'o).

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Et au milieu, avec ces trois vedettes, toute un série de stars mondiales, comme Lionel Messi, Iker Casillas, Thierry Henry, Xavi Hernandez ou Andres Iniesta, dont les salaires annuels se situent entre 7 et 12 M d'euros.

Sans compter bien sûr les très appréciables revenus publicitaires annexes: Thierry Henry est le sportif professionnel français disposant des plus gros revenus (17 M en 2008). Cristiano Ronaldo dépasse largement les 20 M par an.

Au delà de l'aspect purement sportif et de la rivalité historique entre Madrid et Barcelone, le clasico a donc pour toile de fond de considérables enjeux financiers pour des clubs qui veulent rentabiliser leurs investissements et des joueurs qui vendent leur image.

Selon un calcul effectué samedi par le quotidien El Mundo, les deux équipes qui seront alignées dimanche soir au Camp Nou auront coûté, en achats de joueurs ces dernières années, près de 500 M d'euros aux deux clubs: 327 M pour le Real et 156 M pour le Barça.

Investissements rentables



Le président millionnaire du Real, Florentino Perez, a dépensé plus de 250 M rien que cet été pour faire venir Ronaldo et Kaka, mais aussi Karim Benzema (35 M) ou Xabi Alonso (30 M).

Le Barça est plus économe, faisant souvent monter en puissance de jeunes joueurs «maison» qui ne lui ont pratiquement rien coûté au départ et deviennent ensuite des stars, comme Messi, Xavi ou Iniesta.

Mais il faut ensuite les rémunérer à leur juste prix: Iniesta, en signant une prolongation de son contrat jusqu'en 2015 à la veille du clasico, a obtenu un doublement de son salaire annuel, à 7 M d'euros, selon les médias catalans.

Ces chiffres sont parfois jugés exagérés et le Français Michel Platini, président de l'UEFA, a qualifié «d'indécent» le montant du transfert de Ronaldo en provenance de Manchester United.

Mais pour les deux grands clubs espagnols, il s'agit d'investissements rentables, même avec des niveaux d'endettement élevés.

Le Real et le Barça affichent tous deux cette saison des budgets dépassant les 400 M d'euros et sont désormais considérés comme les clubs les plus «riches» du monde en termes de revenus.

Et ils comptent bien faire des bénéfices, grâce aux ventes de maillots, aux sponsors qui se bousculent au portillon et aux juteux contrats télévisuels, qui leur ont permis de traverser sans dommages la crise économique.