Contre la Roumanie samedi, puis contre la Serbie à Belgrade mercredi, l'équipe de France de soccer va jouer gros. Deux défaites et les Bleus pourraient pratiquement dire adieu à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.

«Contre la Roumanie et la Serbie, il faut prendre six points. Sinon la messe sera dite pour la première place», a averti Jean-Pierre Escalettes, vendredi, dans France Football. Très inquiet, le président de la Fédération française de football, dont le bureau fédéral avait redonné toute sa confiance au sélectionneur Raymond Domenech après le fiasco de l'Euro 2008, espère ainsi décréter la mobilisation générale.

Plus que son retard de cinq points à combler sur la Serbie dans le groupe 7 des éliminatoires, la France inquiète par l'indigence de son jeu et les interrogations qui demeurent concernant de nombreux secteurs de jeu.

Au soir de l'élimination au premier tour de l'Euro 2008, Domenech avait expliqué qu'il avait utilisé cette compétition comme laboratoire en vue du Mondial 2010. Un an plus tard, force est de constater que les travaux de laboratoire ne sont apparemment pas finis.

«On a une génération qui est jeune, qui se met en place, qui se construit. La moyenne de sélections en équipe de France se situe entre 12 et 15. C'est ça qu'on n'arrive pas à comprendre», a expliqué Domenech dans un long questions-réponses avec les lecteurs du journal gratuit Metro paru jeudi, au cours duquel il a estimé que «les journalistes sont dangereux».

Vice-champion du monde en 2006 avec les beaux restes de la génération Zinédine Zidane, Domenech est désormais responsable de ses seuls choix.

«Cette équipe est jeune, mais elle a du talent, dit-il. C'est une équipe qui a des talents, ce n'est pas une équipe de talent.»

La victoire de 1-0 contre les Iles Féroé lors du dernier match des Bleus, le 12 août, n'a rassuré personne, à l'exception du sélectionneur.

«Ce ne sont pas les trois points pris contre les Iles Féroé qui vont nous donner des certitudes concernant la reconstruction de l'équipe de France», a martelé Escalettes mardi, cette fois dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.

Pour Raymond Domenech, tout va bien, sauf la finition.

«Contre les Féroé, il y a eu 18 tirs. Ca veut dire que la construction du jeu, l'animation, les situations de but, elles existent, on les crée, a-t-il indiqué. La différence, elle se fait où? Sur le truc que personne n'apprend: mettre le ballon hors de portée du gardien dans les 18 mètres. Le buteur est un joueur à part, exceptionnel. Je ne peux pas tout maîtriser.»

La pression est donc sur les attaquants: Therry Henry «auto-forfait» contre les Féroé, Karim Benzema laissé sur le banc lors de ce match, Florent Malouda, Nicolas Anelka et André-Pierre Gignac, buteur salvateur le 12 août pour sa première titularisation.

Franck Ribéry, convalescent d'une blessure au mollet, n'est pas certain de débuter face à la Roumanie.

Pour sa part, le défenseur Patrice Evra se méfie des Roumains, même privés de leur attaquant vedette Adrian Mutu forfait.

«Je me souviens de l'aller (2-2). C'est une équipe qui a beaucoup d'expérience. Ils sont dangereux sur coup de pied arrêté et font beaucoup de blocs comme au basket. Ce sera à l'arbitre d'être vigilant», dit-il.

De nombreux voyants semblent donc au rouge.