Les propriétaires des clubs de la première division de la United Soccer Leagues sont prêts à lancer leur propre ligue, la saison prochaine, à moins qu'on leur donne davantage le pouvoir d'influencer la façon dont la D1 de la USL est gérée, a déclaré le président de l'Impact de Montréal, Joey Saputo, mardi.

Saputo a commenté l'annonce, faite lundi par l'Association des propriétaires de clubs de la USL, qui comprend huit équipes, qu'elle allait «explorer d'autres options» après que Nike eut préféré vendre la ligue à NuRock Soccer Holdings plutôt qu'aux clubs membres du circuit.

Saputo a indiqué qu'il est toujours possible que les clubs s'entendent avec NuRock sur une façon de faire qui leur permettrait de jouer un rôle plus actif dans la prise de décisions. Sinon, ils sont disposés à disputer un calendrier complet en 2010 au sein de leur propre ligue.

«Je ne dis pas que nous voulons être les propriétaires de la ligue. Nous voulons être des partenaires de la ligue, a-t-il dit. Nous voulons participer aux décisions concernant la direction que doit prendre la ligue.

«Nous voulons participer aux décisions concernant le niveau de compétition et le marketing. C'est ce que nous avons tenté de faire depuis trois ou quatre ans.»

Les clubs menacent de se retirer au moment même où le Fury d'Ottawa a annoncé qu'il cherche à se joindre à la D1 de la USL. Le propriétaire du club qui évolue présentement dans la PDL, John Pugh, a annoncé qu'il avait présenté sa candidature, probablement en vue de la saison 2012.

«Il doit y avoir un dialogue entre les nouveaux propriétaires et l'Association des propriétaires de clubs, a déclaré Pugh. Je crois qu'il faut donner l'occasion aux nouveaux acheteurs de montrer quelle est leur vision pour l'avenir de la ligue.»

Le président de la USL, Tim Holt, a préféré ne pas commenter les exigences des propriétaires de clubs.

«Nous n'avons pas l'intention de mener un débat avec l'association dans les médias, a-t-il dit. Nous sommes emballés par ce que nous préparons présentement en vue de l'avenir.»

Saputo a critiqué avec virulence la D1 de la USL.

Contrairement aux autres ligues de sport professionnel, elle a un propriétaire collectif qui recueille les frais d'adhésion auprès des clubs et décide quelles équipes peuvent joindre ses rangs. Saputo a affirmé que les autres clubs n'ont pas été consultés quand des concessions ont été accordées aux Rowdies de Tampa Bay et au FC New York en vue de la prochaine saison.

Le président de l'Impact a souligné que les frais d'adhésion n'ont pas augmenté depuis 15 ans parce que la ligue n'a presque rien fait pour améliorer son image au sein du marché nord-américain. La ligue vient loin derrière la MLS à ce chapitre, même si la différence entre les niveaux de jeu sur le terrain n'est pas si grande, a-t-il ajouté.

«Nous n'avons aucune influence sur le type de propriétaires qui s'amènent dans la ligue, a noté Saputo. Je ne veux pas manquer de respect envers certains des autres propriétaires, mais ils n'ont pas d'affaire dans cette ligue.

«Mais nous n'avons aucune influence. Nous apprenons à la dernière minute quelles équipes sont acceptées, comme les Stars de Cleveland. Ca n'a aucun sens. Nous voulons contrôler notre propre destinée. Il y a une raison si la valeur des concessions augmentent au hockey, au baseball et dans tous les autres sports. C'est parce que les propriétaires travaillent pour bonifier la valeur de la ligue et des équipes. Notre ligue est la seule qui ne fait pas ça.»

Saputo a dit avoir eu un pressentiment que Nike, qui est devenu propriétaire de la ligue quand elle a fait l'acquisition de Umbro, l'an dernier, vendrait à un autre propriétaire collectif plutôt qu'aux équipes. Le président de l'Impact n'a pu révéler le montant de la transaction à cause d'une entente de confidentialité, mais il a dit que c'était «pour presque rien».

Il a affirmé que lancer une nouvelle ligue coûterait à peu près la même chose, étant donné que les équipes sont déjà en place.