Grand artisan du retour de l'AS Rome au premier plan ces dernières années, l'entraîneur Luciano Spalletti a démissionné mardi, las après un début de championnat raté sur fond de rapports tendus avec ses dirigeants, et devrait faire place à Claudio Ranieri, de retour après 35 ans.

Dimanche, la raclée subie au stade Olympique face à la Juventus (1-3) a été la défaite de trop pour Spalletti, une semaine après un premier revers face au Genoa (3-2) en ouverture du championnat. Jamais l'équipe romaine, humiliée à la dernière place de classement, n'avait démarré aussi mal depuis 59 ans.

Après le match, le technicien toscan, 50 ans, avait semblé résigné, pointant les manques d'une équipe «sans esprit de combat».

Déjà, au sortir d'une dernière saison pénible (6e de Série A, élimination en huitièmes de finale de la Ligue des Champions), marquée par certaines incompréhensions avec ses dirigeants, il avait envisagé de s'en aller.

Il s'était ensuite ravisé, mais cet été, alors qu'il espérait l'arrivée d'un ou deux grands noms pour renforcer l'équipe, personne ou presque n'est venu.

«Sans programmation, on ne peut pas fixer d'objectifs, mais seulement naviguer à vue», avait-il ainsi regretté il y a une dizaine de jours, achevant de se mettre en porte-à-faux avec une direction soucieuse de dépenser le moins possible.

Signe que les choses ne se passaient plus comme avant, ses rapports avec Francesco Totti s'étaient également détériorés selon les médias italiens. Et si on ne s'entend plus avec l'idolâtré capitaine romain, c'est signe que la fin approche...

Jeu offensif

Ses trois premières saisons s'étaient pourtant idéalement passées. Remarqué pour ses bons résultats à l'Udinese, il était arrivé au chevet d'une Roma qui, à l'été 2005, sortait d'une saison éprouvante où elle avait épuisé trois entraîneurs et bataillé pour ne pas descendre.

Rapidement, il avait remis l'équipe sur les rails du succès en prônant un jeu résolument offensif. Les résultats ne se firent pas attendre en Série A (2e en 2006, 2007 et 2008) et en Coupe d'Italie (victoires en 2007 et 2008) tandis que deux campagnes de Ligue des Champions allèrent jusqu'en quarts de finale avec l'élimination de Lyon puis du Real Madrid en huitièmes (2007, 2008).

Le grand favori pour lui succéder, Claudio Ranieri, ex-entraîneur notamment de la Fiorentina (1993-1997), de Valence CF (ESP/1997-1999 puis 2004-2005) et de Chelsea (ENG/2000-2004), a déjà été reçu par la présidente du club, Rosella Sensi, mardi.

Pour Ranieri, il s'agit d'un retour aux sources: né dans la capitale, élevé dans le quartier Testaccio, un des «fiefs» historiques des tifosi de la Roma, c'est également au sein de l'équipe giallorossa qu'il avait débuté sa carrière de joueur en 1973.

Après six matches au cours de la saison 1973-1974, il avait quitté la Roma pour ne plus jamais y revenir, comme joueur ou entraîneur, jusqu'à aujourd'hui.

En fin de saison passée, il avait été limogé de la Juventus, où il était arrivé en 2007, en raison de mauvais résultats. La Juve qui, quelques mois plus tard, marque la fin de l'aventure de Spalletti.