Départs de joueurs cadres - Kaka au Real Madrid, Maldini en retraite - et de l'entraîneur Carlo Ancelotti, un recrutement fort discret et une inquiétante série de matches amicaux: à l'heure d'aborder la nouvelle saison, le prestigieux AC Milan n'a jamais semblé aussi vulnérable.

En difficulté depuis deux ans déjà, aussi bien en Serie A où l'Inter est intouchable qu'en Europe, où Anglais et Espagnols font la loi, le club lombard a décidé de changer d'ère.

Exit Kaka, déclaré intransférable des années durant avant que le Real Madrid ne mette 65 millions d'euros sur la table, Paolo Maldini, capitaine frais retraité après 24 ans exceptionnels en rouge et noir, et Carlo Ancelotti, double vainqueur de la Ligue des champions débauché par Chelsea.

À la place? C'est là que le bât blesse: nonobstant ses ambitions, son prestige et son richissime propriétaire - le chef du gouvernement Silvio Berlusconi -, Milan a fait profil bas, et ce malgré tout l'argent apporté par le transfert de Kaka.

Les principales recrues n'ont ainsi pas de quoi faire rêver plus que de raison les tifosi (lesquels, à la mi-août, sont 15 000 de moins à s'être abonnés par rapport à l'année passée): l'attaquant néerlandais Huntelaar (Real Madrid), les défenseurs Thiago Silva (Fluminense/BRA) et Onyewu (Standard Liège/BEL).

Certes, des cadres, et non des moindres, sont toujours là, comme Pirlo, Gattuso, Inzaghi, Seedorf et Ambrosini, le nouveau capitaine. Mais cela va-t-il suffire pour rivaliser avec les meilleurs ?

Cela ne fait guère de doute pour Silvio Berlusconi qui veut une équipe très offensive bâtie autour de Ronaldinho, qu'il définit lui même comme «l'Usain Bolt» du football. Le hic, c'est que le Brésilien arrivé il y a un an évolue depuis à un niveau très en-deçà de celui de ses fastes années barcelonaises.

Huit défaites en amical

En défense, le patron assure également que l'axe Nesta-Thiago Silva est «le meilleur d'Europe». Certes, l'association du champion du monde italien avec l'espoir brésilien est séduisante, mais le premier sort d'une saison blanche (0 match) en raison d'un dos douloureux tandis que le second a tout à prouver.

Successeur d'Ancelotti, Leonardo, 39 ans et jusqu'ici directeur technique, a été choisi pour ses conceptions offensives. Qu'importe si le Brésilien est totalement néophyte à ce poste, le club espère tenir là «son» Guardiola, vainqueur en mai du championnat et de la C1 avec le FC Barcelone au terme de sa toute première saison.

Mais l'intéressé, naturellement, se garde bien de promettre monts et merveilles, d'autant plus que la campagne de matches amicaux n'a pas été brillante du tout avec huit défaites, un nul et seulement deux victoires.

«La base (de l'équipe) est composée de joueurs extraordinaires, qui ont tout gagné, a assuré le technicien en début de semaine. Maintenant, il faut travailler sur la motivation, sur l'orgueil (...) et se remettre en jeu».

Quant à Ronaldinho, qui a certainement une bonne partie des ambitions de son équipe entre les pieds, «Leo» a jugé que «nous sommes loin du Ronaldinho d'il y a 3-4 ans. Mais il va mieux. Il doit prendre ses responsabilités et être plus régulier».

«Il faut repartir avec encore plus d'envie et de responsabilité, a abondé le milieu Pirlo. Parce qu'on sait que la saison sera sans doute difficile.»